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Un ancien homme fort de Volkswagen enfonce l’ex-patron du groupe


"Winterkorn a selon Piëch eu connaissance de la fraude du diesel plus tôt qu'admis jusqu'à présent", rapporte Der Spiegel. (illustration AFP)

L’ancien président du conseil de surveillance de Volkswagen a fait des déclarations compromettantes pour l’ex-patron du groupe automobile auprès de la justice allemande, qui enquête sur l’affaire des moteurs diesel truqués, rapporte vendredi « Der Spiegel ».

« Ferdinand Piëch accable l’ancien chef du groupe Martin Winterkorn avec un témoignage détaillé devant le parquet de Brunswick », écrit le magazine allemand, sans citer de sources. « Winterkorn a selon Piëch eu connaissance de la fraude du diesel plus tôt qu’admis jusqu’à présent », poursuit Der Spiegel. Ferdinand Piëch a longtemps été l’homme fort de l’empire Volkswagen. Le patriarche, ex-patron du groupe automobile et membre de la dynastie actionnaire Porsche-Piëch, avait été contraint de quitter son poste de président du conseil de surveillance en avril 2015 à l’issue d’un bras de fer qu’il avait lui-même provoqué avec Martin Winterkorn, son ancien protégé.

Selon l’hebdomadaire, Ferdinand Piëch a affirmé aux enquêteurs allemands avoir appris fin février 2015 d’un informateur que Volkswagen avait un gros problème aux États-Unis car l’entreprise avait manipulé les valeurs d’émissions polluantes de ses véhicules à l’aide d’un logiciel, des accusations déjà transmises à Volkswagen par les autorités américaines. Ferdinand Piëch en aurait alors parlé à Martin Winterkorn, qui lui aurait assuré qu’un tel document provenant des États-Unis n’existait pas, croit savoir Der Spiegel.

Le parquet a des « éléments suffisants »

Interrogé par le magazine, le parquet de Brunswick, en charge d’une enquête pour fraude dans l’affaire des moteurs diesel truqués visant notamment Martin Winterkorn, n’a pas voulu commenter ces informations.

Aux commandes de Volkswagen de 2007 à 2015, Martin Winterkorn avait quitté les manettes du géant automobile de Wolfsburg peu de temps après la révélation fracassante, en septembre 2015, que les moteurs d’onze millions de véhicules dans le monde avaient été équipés d’un logiciel permettant de les faire paraître moins polluants qu’en réalité.

Malgré son départ provoqué par l’ampleur du scandale, Martin Winterkorn a toujours affirmé qu’il n’était au courant de rien. Mais le parquet de Brunswick a élargi vendredi dernier son enquête pour fraude à l’ancien patron, arguant que les investigations, les données saisies par les enquêteurs et les auditions de témoins apportaient des « éléments suffisants » laissant penser que Martin Winterkorn a pu avoir été au courant de cette tricherie plus tôt qu’il ne l’affirme.

Le Quotidien/AFP