Les réfugiés vivant dans l’Union européenne peuvent mettre « jusqu’à vingt ans » pour atteindre un taux d’emploi similaire à celui des natifs de leur pays d’accueil, selon une note de travail de la Commission et de l’OCDE publiée mercredi.
« Dans les cinq années suivant leur installation, seul un réfugié sur quatre a un emploi », soit le niveau le plus faible de tous les groupes de migrants, et « après dix ans ce taux d’emploi atteint 56% » en moyenne, souligne ce document portant sur « les réfugiés et le marché du travail en Europe ».
La langue comme première difficulté
Le degré de maîtrise la langue du pays d’accueil « a un impact considérable » sur l’accès à l’emploi, « et ce quelque soit le niveau d’éducation », explique la note réalisée sur la base de données collectées avant la vague de réfugiés de 2014 et 2015. Dans ce contexte, il est probable que « porter le degré de maîtrise linguistique des réfugiés à un niveau intermédiaire entraîne des progrès importants de leur taux d’activité ».
Entre un réfugié de niveau « débutant » et un de niveau « intermédiaire », le taux d’emploi bondit en effet de 28 points. Et si les réfugiés (c’est-à-dire ayant obtenu le statut officiel) maîtrisaient aussi bien la langue locale que les natifs du pays, leur taux d’emploi serait dopé de dix points, ajoute le document. C’est pourquoi « investir tôt dans la maîtrise de la langue pourrait être l’une des mesures les plus rentables pour intégrer les réfugiés et leur permettre de capitaliser pleinement sur leur formation académique, contribuant ainsi à la société », ajoute la note.
Par ailleurs, les réfugiés sont « ont bien plus de risque d’être surqualifiés que les autres migrants »: c’est le cas de près de 60% des réfugiés diplômés du supérieur. Autre conclusion, les réfugiés sont les plus enclins à se faire naturaliser : après dix ans de résidence, 61% des réfugiés ont pris la nationalité de leur pays d’accueil -contre 57% pour les autres immigrés.