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UberPOP: les deux dirigeants d’Uber France en garde à vue


Deux dirigeants d’Uber ont été placés en garde à vue lundi à Paris, dans le cadre d’une enquête sur l’application mobile controversée UberPOP, suscitant la satisfaction des taxis en conflit ouvert avec le groupe américain et sa filiale française.

Les deux dirigeants d’Uber ont été placés en garde à vue par la police judiciaire parisienne. Uber a précisé dans un communiqué que son directeur général pour la France, Thibaud Simphal, et son directeur pour l’Europe de l’Ouest, Pierre-Dimitri Gore-Coty, s’étaient « spontanément rendus à la brigade d’enquête sur les fraudes aux technologies de l’information ».

Les deux dirigeants devaient être entendus « dans le cadre d’une procédure datant de plusieurs mois » et ont « tous deux été placés en garde à vue », a ajouté Uber. L’enquête, ouverte le 27 novembre 2014, vise l’application pour smartphones UberPOP, au titre d’une présumée « organisation illégale » de mise en relation de clients avec des particuliers pour les transporter contre rémunération, mais sans s’acquitter de charges sociales.

Ce service relève d’une activité illégale, selon la législation française. Il a suscité la colère des taxis qui ont manifesté, parfois violemment, la semaine dernière.

Le gouvernement, tout en condamnant ces violences, a affirmé sa volonté de faire fermer UberPop. Le président François Hollande avait estimé vendredi qu’UberPOP devait « être dissous » et les véhicules saisis par la justice. UberPop « ne respecte aucune règle » sociale ou fiscale et se livre à une « concurrence déloyale », une situation « inacceptable » et « intolérable », a-t-il souligné.

UberPOP revendique 400 000 utilisateurs en France, où le nombre de taxis est faible. Mais ses chauffeurs ne payent ni cotisations ni impôts, n’ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires et ne sont pas assurés. Selon une loi votée en 2014, les conducteurs non enregistrés encourent jusqu’à un an de prison, 15 000 euros d’amende, la suspension du permis et la confiscation du véhicule.

Uber conteste cette loi qui interdit l’application UberPop et encadre l’activité des voitures de transport avec chauffeur (VTC). La maison-mère américaine a déposé deux plaintes contre la France auprès de la Commission européenne, afin d’obtenir son annulation.

L’annonce du placement en garde à vue des deux dirigeants d’Uber a été accueillie favorablement par les représentants des taxis. Le président de l’Union nationale des taxis (UNT), Alain Griset, a souhaité que les dirigeants d’Uber « soient condamnés », dénonçant « une incitation industrielle au travail dissimulé ».

Le Quotidien / AFP