Le président de la Fédération française du bâtiment a réclamé mardi plus de contrôles et de sanctions pour mieux protéger les travailleurs détachés, qui sont souvent victimes de dépassement d’heures.
« Le vrai problème c’est qu’il n’y a pas suffisamment de contrôles », a déclaré sur iTELE Jacques Chanut, dirigeant de l’organisation patronale, au lendemain de l’appel lancé par les ministres de sept pays de l’UE pour accorder aux travailleurs détachés une rémunération équivalente à celle des travailleurs du pays d’accueil dès le premier jour de leur détachement.
« Souvent les travailleurs sont déclarés à 35h ou 38h mais font 70h et sont payés 35h ou 38h », a-t-il déploré. Pour faire cesser un « sentiment d’impunité autour de ce travail détaché », « nous mettons en garde (les entreprises) sur le fait que la responsabilité du chef d’entreprise ou de l’artisan est engagée s’ils cautionnent un système frauduleux », a ajouté M. Chanut. La fédération se bat « contre la fraude au détachement et non pas contre le détachement », a-t-il souligné.
Les ministres du Travail française, allemande, et leurs homologues de Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche et Suède, ont mis à l’index les « sociétés boîtes aux lettres qui se créent avec pour seule raison sociale de profiter des écarts de coûts salariaux entre les pays de l’Union européenne ».
La France et l’Allemagne sont, avec la Belgique, parmi les principaux pays d’accueil de travailleurs détachés. Elles sont aussi, aux côtés de la Pologne, parmi les principaux pays d’origine.
Le Quotidien / AFP