La Tour Eiffel était fermée au public vendredi matin, en raison d’un droit de retrait exercé par ses salariés qui protestent contre la recrudescence des pickpockets qui sévissent au sein du monument parisien.
Dans un communiqué, les salariés de la Tour Eiffel expliquent qu’une «majorité d’entre eux» ont choisi de «faire valoir leur droit de retrait» en raison d’une «recrudescence des agissements des pickpockets sur la Tour Eiffel et suite à plusieurs agressions et menaces».
La Tour Eiffel n’a «pu ouvrir ses portes au public à 9h30», précise de son côté la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE), en charge de la gestion du monument. Elle déplore dans un communiqué la situation et «regrette que les visiteurs déjà présents sur le parvis soient pénalisés». Une quarantaine de salariés, soit l’effectif de l’équipe d’accueil prévue vendredi matin a décidé d’exercer son droit de retrait.
« Si ça continue, tu auras des problèmes »
Les pickpockets «montent en bande de 4/5 personnes. Parfois, il peut y en avoir une trentaine» sur le monument selon une salariée, et il «arrive qu’ils se battent entre eux». Un autre salarié, agent d’accueil, a raconté avoir été menacé par un pickpocket qu’il évacuait de la Tour. «Il m’a dit : pourquoi tu ne nous laisses pas travailler ? On t’a déjà vu partir de la Tour. Si ça continue, tu auras des problèmes.» Comme d’autres de ses collègues, il a déposé une main courante au commissariat.
Les salariés disent vouloir obtenir des «garanties formelles de la part de la direction afin que des mesures pérennes et efficaces soient prises pour mettre fin à ce fléau dont sont victimes, quotidiennement, de nombreux touristes», et particulièrement des touristes asiatiques, selon l’agent d’accueil.
La direction «est plutôt dans la position d’informer les visiteurs (NDLR : de la présence de pickpockets) pour se déculpabiliser mais manque de détermination» face à ce problème, estime l’agent d’accueil, qui juge le phénomène «gênant pour un monument qui a un rayonnement international».
«Quand le patronat veut surveiller ses salariés, il met des clients mystères. Pourquoi n’y aurait-il pas des touristes mystères, asiatiques ? Ce serait très facile de prendre les pickpockets en flagrant délit», a-t-il ajouté.
Dans son communiqué, la direction ajoute être «engagée dans une coopération active et durable avec la préfecture de police qui a conduit au renforcement continu des mesures visant à garantir la sécurité du personnel et du public». Elle assure mettre «tout en oeuvre pour permettre une remise en exploitation rapide de la Tour» et pouvoir accueillir les visiteurs.
Le Quotidien/AFP