Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les troupes de Marc Thomé ont prouvé en Europa League qu’en plus de conserver leurs inestimables vertus mentales (victoire et qualification à la dernière seconde contre Bala Town), elles maîtrisent désormais techniquement leur match (deux très belles productions contre Trabzonspor). Sont-elles prêtes ?
Differdange sera-t-il déçu s’il n’est pas champion cette année ?
Marc Thomé : «Je vais dire oui. On est clairement plus forts que l’année dernière. Pour moi, c’est l’année ou jamais! Même s’il y a deux équipes qui ont des moyens au-dessus des nôtres. Nous, on a 20 bons joueurs. Le F91, par exemple, en a 26. Le Fola aussi, s’est très bien renforcé et leurs recrues peuvent faire mal. Mais ils ont perdu Jans, qui était un joueur exceptionnel pour la DN et qu’ils auront du mal à compenser. Et puis il y a aussi le Progrès qui, je pense, nous a dépassés en termes de moyens. Ils ont quand même quatre professionnels.»
Y a-t-il, de la même manière, et au vu de la concurrence, un risque que le FCD03 ne soit pas européen ?
«Oui! C’est exactement à cela qu’il faut faire attention! Fabrizio Bei est très malin et lui aussi me dit de faire attention parce qu’on a absolument besoin de l’argent de la Coupe d’Europe. Les autres grands clubs ont des sponsors pour compenser. Pas nous! On doit la jouer tout le temps. Et vu le niveau de la concurrence, là, il y a danger.»
En termes de jeu, aura-t-on droit au « boring » Differdange du début de saison passée, ou à celui de l’Europa League de cette saison ?
Pour gagner des matches, il est préférable de les dominer et donc d’avoir le ballon. Après la pause hivernale, la saison passée, nous sommes passés de notre traditionnel 4-2-3-1 à un système avec un seul récupérateur et deux numéros 8 et on a réalisé de très bons matches. Pas seulement contre le Fola (NDLR : victoire 2-3), mais aussi chez nous contre Hostert (6-1) ou à Rosport (0-4). Et il me semble aussi que côté jeu, contre Trabzonspor, la semaine dernière, nous avons prouvé des choses. Non, le plus dur, ce sera plutôt de savoir gérer la concurrence dans cette équipe qui n’y était pas habituée auparavant. Avant, on avait quatorze titulaires potentiels et des jeunes du club autour. Maintenant, on arrive à avoir une équipe de dix-huit pour l’Europa League avec Bastos sur le banc, Piskor en tribunes, Almeida blessé… Des gars que tu ne mettrais pas forcément sur un banc pour un match de DN.»
Va-t-on revoir un Omar Er Rafik à plus de 20 buts après trois saisons aux alentours des dix réalisations ?
Difficile à dire. Quand je le vois en Coupe d’Europe, je me dis qu’il a envie de montrer qu’il est passé à côté d’une carrière pro. Il marque statistiquement plus en Coupe d’Europe. Est-il plus concentré? En tout cas, il est décisif dans les gros chocs en DN. Moins face aux petits du championnat. Après, vous me direz, face aux grands, on joue en contre-attaque, comme en Europa League. Cela va peut-être changer. On veut voir un autre Differdange. Un FCDO3 qui domine et est capable de gagner des matches avec des écarts conséquents, et plus avec une différence d’un petit but comme c’est souvent le cas. Je veux qu’on soit beaucoup plus forts que nos adversaires!
Bref, la coupe sera le cadet de vos soucis cette saison ?
On ne va pas se le cacher : tout le club rêve du titre. Gagner la Coupe, c’est super. C’est un titre. Mais quand je vois des Siebenaler, des Jänisch… ils le mériteraient. Toute cette génération doit gagner le championnat et je commence à avoir peur qu’elle ne le fasse pas. Cela doit se faire dans les deux ou trois années à venir. Sinon, il sera trop tard.
Julien Mollereau
