Le Fola Esch se doit d’être ambitieux. Au point de penser à réaliser, enfin, son premier doublé ?
Pour Jeff Strasser, il y a bien des certitudes à remettre en cause pour aller décrocher un deuxième titre d’affilée, chose que son équipe avait échoué à faire en 2014.
Le Fola est-il le grand favori naturel de cette saison ?
Jeff Strasser : «Je pense que ce n’est pas le bon mot. Disons plutôt qu’il y a des prétendants au titre. Je pense aux trois premiers de la saison précédente, au Progrès, à la Jeunesse qu’il ne faut jamais oublier plus la traditionnelle équipe surprise. Envisager les choses comme cela, c’est bien plus raisonnable. Il faut rester humble et ne pas se satisfaire de ce que l’on a réalisé. Si on applique ces principes, les choses arrivent logiquement. On a juste quelques certitudes sur notre manière de jouer. De toute façon, la seule question qui m’intéresse, c’est d’atteindre les objectifs du club. Et la Coupe en fait partie.»
Dallevedove prend de plus en plus d’importance. Où sera-t-il vital pour vous ? Haut pour être décisif ou bas pour organiser le jeu ?
«Il est important pour l’équipe et on lui demande de prendre de plus en plus de responsabilités sur et hors du terrain. Maintenant, le technico-tactique, je laisse aux autres clubs le soin de le découvrir. Mais autant l’an passé, avec 19 matches d’affilée sans défaite, il était difficile de toucher au groupe, autant l’homogénéité du groupe cette saison fera qu’il y aura beaucoup plus de fluctuations possibles. On a plus de solutions de rechange et donc de concurrence. Pour chacun.»
Le Fola sera-t-il capable de faire sortir un nouveau Laurent Jans cette saison ?
«Notre but premier, c’est d’avoir de la continuité et d’être dans le renforcement permanent au niveau des joueurs et de la qualité de jeu. Alors c’est peut-être bien pour le joueur, mais pas pour le club. Jans est ambitieux de nature et il a mis les moyens pour y parvenir. D’ailleurs, il a réussi à atteindre son objectif en respectant ceux du club et c’est le seul moyen qui vaille. Alors que nous parvenions à en faire accéder d’autres au monde pro, c’est ce que je souhaite à plein de joueurs mais il faut qu’ils s’en donnent les moyens.»
Le club bâtit au sens propre du terme. Cette saison sera-t-elle aussi très importante hors terrain pour le Fola ?
«La libération des vestiaires nous offre de la place pour faire d’autres choses. Bien des détails restent à clarifier, mais le but, c’est de se doter de structures qui permettent d’accroître nos capacités de travail, de l’individualiser. Les joueurs se rendent bien compte qu’on fait tout pour avancer. Il leur reste à adapter leur investissement en conséquence.»
Seulement 438 spectateurs de moyenne l’an passé. Comment rendre ce club enfin populaire ?
«Il faut changer la mentalité des gens. Normalement, les résultats, ça attire. Le beau jeu aussi. Après, il y a d’autres facteurs à mettre en œuvre. La création d’une nouvelle stratégie marketing, par exemple. Ce que l’on essaye actuellement de mettre en place au niveau de la fédération, je trouve ça très intéressant. On tente de développer quelque chose. Cela aura-t-il des effets? Il faudra analyser ça plus tard.»
Julien Mollereau