Le parquet a réclamé mercredi une peine de 30 ans de réclusion criminelle contre un quinquagénaire jugé devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme pour des tortures et actes de barbarie infligés à sa compagne, décédée lors d’un acte sexuel extrême.
Le 5 juin 2014, les secours étaient intervenus peu avant l’aube à Malintrat, près de Clermont-Ferrand, au domicile de Victor Da Silva, 52 ans. Il les avait appelés en affirmant que sa compagne venait de faire une tentative de suicide en absorbant des médicaments. Les pompiers avaient trouvé le corps inanimé de Sylvie Debret, nu et couvert d’hématomes, sur le lit de la chambre maculé de sang. Cette mère de famille de 47 ans avait succombé à une importante hémorragie provoquée par des déchirures au niveau des parties anale et vaginale, ainsi qu’une fracture du coccyx.
Au cours de l’instruction, l’homme expliquait avoir « pété les plombs » et voulu « faire mal l’amour » à sa partenaire en la pénétrant avec les poings (« fist-fucking ») et en usant de gestes qui auraient pu provoquer sa mort. Mais pour les enquêteurs, c’est un manche à balai, sur lequel l’ADN de la victime a été retrouvé aux deux extrémités, qui a été utilisé et a engendré le décès. Objet dont Victor Da Silva a toujours nié s’être servi pendant les trois jours du procès.
« Son humanité niée, sa féminité piétinée »
« Ce qu’il a commis n’a rien avoir avec la sexualité. Ce qu’il a fait, c’est utiliser son sexe comme une arme de destruction, pour lui faire subir les pires violences de l’humanité », a lancé l’avocat général Eric Camous lors de ses réquisitions. Faisant part de son « intime conviction », il a estimé que la victime s’était « débattue dans une scène d’une très rare violence » en raison de traces ADN de l’accusé retrouvées sous cinq ongles de la victime, qui s’est ensuite « vue mourir ».
L’indice ? Des traces de pieds ensanglantées retrouvées dans la salle de bains, de la même pointure que Sylvie Debret. « Pire que tout, il la voit saigner par son sexe, par ses parties génitales, par ses mains » mais il n’appellera pas aussitôt les secours. L’accusé « a nié l’humanité, piétinée dans sa féminité » cet « objet de chair » qu’était la victime, avait auparavant jugé l’avocat des parties civiles, Me Renaud Portejoie, regrettant par ailleurs que l’accusé n’ait pas émis de « regrets » lors du procès.
Pour l’avocat de l’accusé, les réquisitions « ne sont toutefois pas adaptées à la réalité du dossier ». « C’est une peine d’élimination définitive ». « Il y a les criminels de guerre, les Nazis, puis il y a Da Silva », a fait valoir Me Mohammed Khanifar, en tentant de resituer le contexte. « Il n’y a pas eu que cette nuit d’horreur. Il y a une relation déséquilibrée, mais partagée, avec des sentiments réciproques, même s’il l’a mal aimée. La mort n’était pas intentionnelle », a-t-il encore souligné.
Le Quotidien/AFP