En fin de contrat au Fola, Tom Laterza, 23 ans, met les points sur les i : s’il n’a pas pas (encore) prolongé, c’est parce qu’il rêve toujours d’une carrière à l’étranger.
Le latéral droit eschois aborde le derby de dimanche face à la Jeunesse avec appétit: «Au Fola, on sait comment gagner un derby. Et vu que la Jeunesse n’est pas mal au classement, ça va être bon…»
Le Quotidien : Le Fola cherche à vous prolonger depuis cet hiver et vous n’avez ni paraphé le contrat, ni signalé que vous désirez aller voir ailleurs. Pourquoi?
Tom Laterza : Je vous explique tout simplement ma situation : je veux voir combien de temps je joue d’ici la fin de saison. Parce que j’ai besoin de beaucoup jouer pour me montrer. Je n’ai pas encore parlé avec les dirigeants du Fola, car je veux me concentrer sur le terrain, jouer tous les matches à fond, car j’ai toujours dans ma tête l’envie de jouer à l’étranger. Alors il n’y a aucune embrouille avec le Fola. D’autant que je n’ai parlé avec aucun autre club.
Comprenez-vous que tout le monde cherche à savoir ce qu’il y a dans votre tête?
Ça ne me dérange pas qu’on parle de moi, mais je n’ai parlé à personne. Des personnes d’autres clubs m’ont demandé de venir boire un verre pour me parler de la saison prochaine, mais j’ai dit non à tout le monde, sans exception. Alors quand je vois mon nom associé à Strassen, au Progrès, à la Jeunesse, à Differdange… Les gens mélangent ça et le fait que je n’ai pas prolongé au Fola et je passe pour le mec qui est en train de faire monter les enchères ou je ne sais pas quoi. Moi, je suis correct avec tout le monde. Je ne joue ni avec les médias ni avec les clubs. Je ne suis pas obligé de communiquer sur tout. C’est aussi mon droit.
Vous parliez déjà de l’étranger il y a quelques mois…
Oui. Dans ma tête, je suis sûr que le train n’est pas encore passé. Beaucoup de joueurs ont réussi à 23 ans. En ce moment, je me sens au top. Quand on a 23, 24, 25, 26 ans, c’est là qu’on vit nos meilleures années de football. Depuis que je suis revenu de Sedan (NDLR : n’ayant pas réussi à passer professionnel, il a alors signé au Fola), cette idée n’est jamais sortie de ma tête.
Vous avez des touches?
Je ne sais pas. J’ai quelqu’un qui s’occupe de ça pour moi. Moi, je ne pense qu’à être bon. Je cherche quand même un truc sérieux, je ne veux pas partir pour jouer devant moins de spectateurs qu’au Luxembourg! Par exemple, j’ai des amis en Allemagne et ils me disent tous que la Regionalliga est une belle vitrine. Tu peux vite te retrouver en 2 e Bundesliga.
Beaucoup de Luxembourgeois qui ont eu la même trajectoire que la vôtre n’osent pas retenter leur chance à l’étranger et s’accommodent d’une vie de football amateur où ils sont mieux payés que dans une petite division étrangère. Qu’est-ce qui vous différencie d’eux?
Je suis le même homme que celui qu’on voit sur le terrain. Je ne lâche rien, je n’ai pas peur de me salir. Peut-être que ça ne marchera pas, mais si je ne crois pas en moi, personne ne le fera à ma place. Si on n’essaye pas, on ne peut pas savoir. Et puis si je pars, je n’aurais pas de souci pour retrouver un club au Luxembourg. Le système est fait que quand tu es luxembourgeois, c’est plus facile de trouver un club que si tu es étranger.
Vous ne faites pas partie de la première liste de l’année communiquée hier par Luc Holtz (lire en page 22) et vous avez disparu de ses plans depuis un an. Comment le vivez-vous?
J’ai vu la liste, oui. Je suis un peu déçu. Pour être franc, je ne comprends pas vraiment. Je n’ai pas eu d’entretien individuel avec Luc Holtz depuis un an et demi. C’était pendant notre stage en Turquie. Il m’avait dit que je devais m’améliorer dans plusieurs domaines, par exemple au niveau du taux de masse graisseuse. J’ai fait beaucoup d’efforts dans tous les domaines et je ne suis toujours pas pris. Mais je ne lâcherai pas.
Matthieu Pécot