Le gouvernement décidera d’ici fin octobre de la mise en place éventuelle en 2020 d’une vignette pour taxer les poids lourds « qui traversent » la France « sans financer les infrastructures », a annoncé la ministre des Transports Elisabeth Borne mercredi.
« On cherche à faire participer au financement des infrastructures, notamment ceux qui n’y participent pas aujourd’hui. Par exemple, les poids lourds qui font le plein au Luxembourg ou en Belgique, traversent la France, puis refont le plein en Espagne et n’ont pas payé la fiscalité sur les carburants », a expliqué la ministre sur CNews.
La mise en place d’une telle « vignette » a été évoquée fin septembre par François de Rugy, ministre de la Transition écologique, qui avait employé ce terme que la ministre des Transports n’a pas repris mercredi. Une décision sera prise « avant la présentation de la loi sur les mobilités, c’est-à-dire fin octobre », a-t-elle ajouté.
Seulement les étrangers ?
Cette vignette permettrait de financer les investissements dans les infrastructures, à partir de 2020. « On cherche une nouvelle ressource d’environ 500 millions d’euros par an », a précisé la ministre des Transports. La mesure concernerait seulement les camions, pas les voitures. « Il ne s’agit pas de refaire l’écotaxe », a mis en garde Elizabeth Borne. La question de savoir si seuls les poids lourds étrangers seront visés par cette vignette doit encore être tranchée, a-t-elle ajouté.
De leur côté, la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), tout comme l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), ont condamné l’instauration d’une telle vignette, rejetant toute taxe supplémentaire sur l’activité et estimant que les transporteurs s’acquittent déjà d’un lourd montant de taxes et redevances devant financer l’entretien des infrastructures.
LQ/AFP