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Taubira : « la gauche ne doit pas accompagner la droitisation du pays »


L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira à New York le 29 janvier 2016. (Photo : AFP)

L’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira estime que la gauche ne doit pas «accompagner» la droitisation du pays et se dit «prête à se battre» devant une «telle urgence de combat», dans une interview à paraître mercredi dans Les Inrockuptibles.

«Cela fait plus de 20 ans que j’entends dire que le pays se droitise. Mais la gauche est-elle obligée d’accompagner cette droitisation ? Non. Sinon, on ne fait pas de politique», prévient Christiane Taubira.

«Personnellement, j’ai plutôt envie de batailler et d’expliquer pourquoi la gauche porte le projet possible pour l’avenir», explique celle qui a quitté le gouvernement fin janvier en raison de son désaccord sur la question de la déchéance de nationalité.

«Certains m’ont dit qu’on ne crevait pas de ne pas être tout à fait d’accord. Rester en négligeant un désaccord majeur, je sais, moi, que j’en aurais crevé», confie Christiane Taubira.

«Qui vous a dit que j’allais me reposer ? D’accord, j’ai beaucoup travaillé dans ma vie, j’aurais le droit de me reposer. Mais je suis tourmentée. (…) Je ne pensais pas qu’on se retrouverait aujourd’hui devant une telle urgence de combat. On ne peut laisser le champ libre. Donc, oui, je suis prête à me battre», assure l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2002.

«Je n’ai pas une conception messianique de la politique. Nous avons chacun nos responsabilités et nos obligations, mais je refuse de considérer que tout doit se cristalliser autour de moi», lance-t-elle cependant. Christiane Taubira répond également indirectement à Manuel Valls qui a critiqué le week-end dernier depuis l’Allemagne la politique d’accueil des réfugiés conduite par Angela Merkel.

«Aucun de nous ne peut être indifférent aux exodes. C’est une question existentielle. Mais la solution n’est pas à la seule portée de la chancelière allemande», explique Christiane Taubira. «Or, par la désertion des autres, Angela Merkel s’est retrouvée dans l’impasse. Elle a, d’une certaine façon, buté sur l’inexistence de l’idée européenne.»

«Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des difficultés telles que les risques de fragmentation, de repli, d’affolement, d’aveuglement sont considérables», met-elle en garde.

AFP/M.R.

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