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Strasbourg ouvre son marché de Noël, Castaner attendu pour rassurer


Marché de Noël de Strasbourg, en 2012. Une époque où Cherif Chekatt n’avait pas encore semé la terreur dans les ruelles du centre. (Photo : AFP)

La 450e édition du célèbre marché de Noël de Strasbourg s’est ouverte vendredi à 14h, en attendant le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui entend rassurer Strasbourgeois et visiteurs, un an après l’attentat qui avait ensanglanté la capitale alsacienne.

Dans l’après-midi, un dispositif de sécurité « renforcé » devait être présenté au ministre qui devait aussi déambuler parmi les 300 chalets du marché, alors que la présence policière était très visible dès l’ouverture. Dans une interview aux Dernières nouvelles d’Alsace, Christophe Castaner a assuré : « Nous n’avons aucun élément spécifique d’inquiétude, terroriste ou autre, concernant le marché de Noël de Strasbourg ». Avec sa venue, le ministre entend « porter un message de vigilance, mais aussi de sérénité, de confiance et d’invitation à la fête ». Dans la soirée, l’immense sapin qui orne traditionnellement la place Kléber, dans le cœur historique de la ville, sera illuminé, mais dès 14h, les rues de la « capitale de Noël » se sont animées.

« L’attentat, on y pense mais cela ne nous arrête pas »

Pour cette 450e édition du marché de Noël, le plus célèbre de France qui se tiendra cette année jusqu’au 30 décembre, boules, santons, foie gras d’Alsace et bredele (petits biscuits traditionnels) attendent les promeneurs.

Ce marché, « c’est l’émerveillement des petits et des grands et même des personnes âgées », sourit Christiane pendant que son compagnon Dany prend le sapin de la place Kléber en photo avec son téléphone. « L’attentat, on y pense mais cela ne nous arrête pas, il faut sortir quand même, se serrer les coudes, ne pas extérioriser la peur, sinon ils auront gagné », estime cette retraitée strasbourgeoise. « Il est bon ? » demande une vendeuse dans son chalet à Fabienne et sa fille Solène, venues de Nice, qui dégustent dès l’ouverture des chalets leur premier verre de jus de pomme chaud dans le quartier touristique de la Petite France. « C’est vraiment très joli et en plus dans plusieurs quartiers différents, c’est très sympa », se réjouit Fabienne, ravie de l’ambiance bon enfant.

 Un dispositif sécuritaire « plus dynamique et mieux coordonné »

Sous les odeurs de vin chaud affleure pourtant le souvenir du 11 décembre 2018, quand Cherif Chekatt avait semé la terreur dans les ruelles du centre, à l’heure où le marché de Noël s’apprêtait à fermer. Armé d’un pistolet et d’un couteau, il avait tué cinq hommes et blessé une dizaine de personnes avant d’être tué par une patrouille de police après deux jours de cavale. Un an après le drame, la mairie et la préfecture ont promis un dispositif sécuritaire « plus dynamique et mieux coordonné », tout en reconnaissant que le marché de Noël ne pourrait jamais être complètement « étanche ». Quelque 500 membres des forces de l’ordre en tenue et en civil, l’accès au centre-ville filtré avec des points de contrôle auxquels les visiteurs doivent se présenter sacs et manteaux ouverts, des obstacles et des fosses pour parer la menace de véhicules-béliers… De multiples mesures de sécurité ont été prises.

Le 11 décembre, une journée d’hommage sera organisée en souvenir des victimes de l’attentat, moment d’émotion à mi-course du marché de Noël. Jeudi, Monique Kuprycz-Adam finissait d’arranger pains d’épices et confiseries dans son chalet « S’Zucker Hisele », comme elle le fait chaque année depuis un demi-siècle. Même si l’atmosphère est encore « lourde », elle n’a pas envisagé de bouder l’événement. « Ma famille fait le marché de Noël depuis 1906, ça serait montrer qu’on a peur, hors de question », tranche-t-elle.

Des visiteurs encore très nombreux

La crainte du terrorisme ne semble pas non plus avoir découragé les visiteurs, pour la plupart convaincus que les attentats peuvent se dérouler « n’importe où ». « Les tendances sont bonnes, on a une montée en charge des réservations qui est très encourageante pour l’ensemble de la saison des marchés de Noël, mais on a toujours une inquiétude à cause de la grève SNCF du 5 décembre », dit Pierre Siegel, du Groupement des hôteliers, restaurateurs et débitants de boissons du Bas-Rhin. Avec un budget qui devrait atteindre 4,5 à 5 millions d’euros pour ce marché, dont près d’un million pour la sécurité, Strasbourg attend environ 250 millions d’euros de retombées économiques.

Au-delà de Strasbourg, tout le nord-est de la France entre dans la saison des marchés de Noël, de Montbéliard à Metz, en passant par Kaysersberg, Obernai et Sélestat. Colmar, qui attend 1,5 million de visiteurs contre 2 millions à Strasbourg, inaugure aussi son marché vendredi soir.

LQ/AFP

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