La société américaine SpaceX a assuré tôt mardi le cinquantième tir de sa fusée Falcon 9, étape symbolique franchie remarquablement rapidement.
La fusée, qui transporte un satellite de télécommunications de la société espagnole Hispasat destiné à servir l’Europe et l’Afrique du nord-ouest, a décollé comme prévu à 5h33 GMT mardi d’un pas de tir de Cap Canaveral en Floride. Le satellite a été placé en orbite géostationnaire (qui orbitera à 36 000 km d’altitude) après 33 minutes de vol, a annoncé SpaceX. Pesant « six tonnes et pratiquement de la taille d’un bus de ville, ce sera le satellite géostationnaire le plus imposant que nous ayons jamais lancé », avait auparavant tweeté Elon Musk, le charismatique patron de SpaceX.
La fusée Falcon 9 a volé pour la première fois en 2010 et elle est depuis devenue un recours fiable pour transporter des cargaisons de vivres et d’expériences scientifiques vers la Station spatiale internationale, mettre en orbite des satellites civils mais aussi des objets ultra-secrets pour le compte du gouvernement américain. Mais elle se distingue surtout par la capacité de son premier étage à revenir se poser en douceur sur la terre ferme ou sur une plateforme en mer, avant d’être réutilisée pour un nouveau tir. SpaceX veut de cette façon casser les coûts de lancement tout en accélérant les cadences de tir.
Encore 20 lancements prévus
Mardi toutefois, SpaceX a expliqué ne pas avoir tenté cette manœuvre en raison des conditions météo défavorables. Selon le magazine Ars Technica, SpaceX a lancé Falcon 9 avec succès à 18 reprises en 2017. C’est deux fois plus que le meilleur score de son concurrent Atlas V en 2014 et 2015 et que le nombre de lancements maximum de navettes spatiales en 1985, année la plus prolifique pour ce programme de la Nasa. Les responsables de l’entreprise comptent lancer plus de vingt Falcon 9 cette année.
Mais cette fusée n’est qu’une étape dans ce qu’Elon Musk voit comme sa grande œuvre : la colonisation de la planète Mars. SpaceX a lancé en février Falcon Heavy, un lanceur composé de trois Falcon 9 alignés sur lesquels a été juché un second étage. Pour être sûr que le lancement ne passe pas inaperçu, le richissime entrepreneur a mis en orbite son propre roadster électrique Tesla (sa marque automobile) « conduit » par un mannequin engoncé dans la combinaison spatiale créée par SpaceX pour ses futures missions humaines.
Le Quotidien/AFP