La commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie a dévoilé mardi ses propositions pour lutter contre les souffrances animales dans les abattoirs, régulièrement au cœur de scandales. Les députés préconisent notamment l’installation obligatoire de caméras.
Outre le recours à la vidéosurveillance, l’une des 65 mesures dévoilées mardi pour augmenter la transparence sur l’abattage en France, la commission propose également la création d’un comité national d’éthique des abattoirs et l’augmentation du recrutement de vétérinaires pour en améliorer le fonctionnement, dénoncé dans plusieurs vidéos réalisées par l’association L214 qui milite pour le bien-être animal.
Les députés encouragent aussi la pratique d’un étourdissement préalable à l’égorgement qui puisse être compatible avec les méthodes d’abattage rituel des cultes juif et musulman. Dans son rapport, la commission a proposé d’introduire dans le Code rural la notion d’ « étourdissement réversible » préalable à l’égorgement rituel. Cette technique qui consiste à faire perdre conscience momentanément à l’animal permettrait, selon les députés, de respecter l’abattage rituel qui interdit l’égorgement d’animaux morts.
L’association L214 a lancé dans le même temps mardi une pétition demandant au gouvernement « d’interdire l’abattage des animaux sans étourdissement préalable ». Le collectif, dont les vidéos choquantes sur certaines pratiques d’abattage ont conduit à la création de la commission d’enquête parlementaire, a diffusé une nouvelle vidéo réalisée pendant les fêtes rituelles de l’Aïd. Les images dévoilent des égorgements à vif de moutons dans un abattoir de Nouvelle Aquitaine. Ce dernier, « l’un des plus importants de France », effectue « des abattages avec et sans étourdissement toute l’année », explique l’association sur son site internet. « L’interdiction de la mise à mort d’animaux sans étourdissement est la moindre des choses, nous espérons que la commission aura envisagé cet impératif minimum ! ».
Le Quotidien/AFP