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Son fils kamikaze du Bataclan : « Je l’aurais tué avant »


Le Bataclan de Paris. (illustration AFP)

Le père de Foued Mohamed-Aggad, troisième kamikaze identifié dans la salle de spectacles du Bataclan, a affirmé qu’il ignorait jusqu’à mercredi que son fils comptait parmi les auteurs des attentats de Paris, assurant qu’il l’aurait « tué avant » s’il avait su ce qu’il préparait.

C’est la famille de Foued Mohamed-Aggad qui, après avoir reçu un SMS de Syrie annonçant son décès, a alerté la justice française qui a pu formellement l’identifier en fin de semaine dernière grâce à des comparaisons ADN, selon une source proche du dossier. Son identification a été confirmée mercredi par le Premier ministre Manuel Valls.

« Bien sûr que je suis surpris », a confié Saïd Mohamed-Aggad à des journalistes devant son domicile de Bischheim, en banlieue de Strasbourg, confiant que, s’il avait imaginé plus tôt que son fils, âgé de 23 ans, allait être impliqué dans les attentats du 13 novembre à Paris, « je l’aurais tué avant ».

« Je l’ai appris comme vous, depuis minuit. Je savais qu’il était parti en Syrie, depuis deux ans, mais pas qu’il était revenu », a affirmé Saïd Mohamed-Aggad. « La dernière fois que je l’ai vu, c’était il y a deux ans, quand il est parti. J’ai pas de mots, je l’ai appris ce matin, il faut que je m’en remette », a ajouté le père. Il raconte que, lors de ses contacts téléphoniques depuis la Syrie, son fils Foued disait simplement « ça va, ça va », mais ne parlait pas de son engagement jihadiste. « Je lui ai dit reviens, il a dit non. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? »

Jusqu’à son départ pour la Syrie fin 2013, Foued Mohamed-Aggad habitait avec sa mère, ses parents ayant divorcé depuis des années, a précisé son père aux journalistes. Selon un ancien voisin, le jeune homme vivait à Wissembourg, à 60 km de Strasbourg, avec ses deux sœurs et son frère au domicile de la mère.