Un jeune homme de 20 ans a été condamné mercredi à Marseille à deux ans de prison, dont six mois ferme, pour avoir tué les trois chats de sa mère, dont l’un à coups de marteau.
Il a également été condamné à trois ans de mise à l’épreuve et obligation de soin et à l’interdiction définitive de détenir un animal. Sébastien Labat-Gest, qui comparaissait détenu, a été reconnu coupable d’avoir tué à coups de marteau en août 2015 le chat de sa mère qui refusait de lui donner 10 euros pour acheter de la drogue.
Après son arrestation au lendemain des faits, il avait avoué avoir égorgé deux autres chats de la famille au cours des mois précédents. Il avait notamment coupé la queue de l’un d’eux, qu’il avait exhibée devant les yeux de sa petite sœur et de son frère.
Mercredi, le jeune homme a refusé de s’expliquer devant le tribunal. Lors d’une première audience, en août, une expertise psychiatrique avait été demandée et avait conclu à «la dangerosité potentielle» du prévenu et prescrit une obligation de soin.
Grand, maigre, visage anguleux, cheveux longs noués en queue de cheval, le jeune homme est resté impassible, visage fermé et mains jointes, durant l’audience.
«Vous ne souhaitez pas parler?», interroge le président du tribunal Fabrice Castoldi. «Non», murmure le prévenu en faisant un signe de négation de la tête. Le président fait alors la lecture de l’enquête. D’abord le témoignage de sa mère, qui a porté plainte contre lui après la découverte du cadavre de Tristan, son chat de 12 ans. «Il voulait que je lui donne 10 euros pour acheter du cannabis, il a dit qu’il allait tuer le chat à coups de marteau», a-t-elle raconté. Elle ne prend pas la menace au sérieux avant de découvrir le chat, mort.
«Il est très violent, il a déjà levé la main sur moi», a-t-elle ajouté.
«Je ne sais pas ce qui m’a pris (…) j’ai pris le marteau, j’ai mis deux à trois coups de marteau», avait expliqué le prévenu aux enquêteurs auxquels il avouera ensuite «fumer depuis l’âge de 13 ans» et «avoir tué Kiki et Mimie», les deux autres chats de sa mère, avec un couteau.
Condamné à quatre (bien quatre) reprises à de la prison avec sursis, notamment pour vol et violences en particulier sur sa mère, le jeune homme était sous la menace de révocation de son sursis, qui a été prononcée par le tribunal.
Devant son mutisme, le tribunal a eu du mal à percer la personnalité d’un individu atteint de leucémie à trois ans et qui a vécu «dans la haine» d’un père indifférent et absent. «Je suis un bon à rien, je n’aurais pas dû naître, je suis une erreur de la nature (…) ma mère préfère les chats à son fils», avait-il dit aux enquêteurs.
Le procureur, Séverine Garat, a requis deux ans de prison dont 12 avec sursis se demandant «où est la limite si on peut frapper ainsi un chat?». «J’ai peur de ce que cela présage», a ajouté la magistrate. Pour la défense Me Céline Landon a évoqué «quelqu’un qui souffre», qui «se sent hors le monde», un «garçon isolé qui a besoin d’un accompagnement».
Le jeune homme a également été condamné à verser 1.000 euros à la SPA, à la fondation Brigitte Bardot, à l’association 30 millions d’amis et à l’association Stone et Stéphane Lamart.
AFP/M.R.