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Sex-tape : la justice ouvre à Benzema la voie de l’Euro-2016


Karim Benzema à la sortie du palais de justice le 5 novembre 2015 à Versailles. (Photo : AFP)

La justice française a levé vendredi le contrôle judiciaire de Karim Benzema dans l’affaire du chantage à la sex-tape lui interdisant de rencontrer Mathieu Valbuena, une «première étape» selon la Fédération (FFF) qui ouvre la voie au retour de l’attaquant star en équipe de France en vue de l’Euro-2016.

«La cour d’appel de Versailles a confirmé la décision de la juge d’instruction qui autorise Karim Benzema à rencontrer Mathieu Valbuena», a annoncé l’un des avocats de l’avant-centre du Real Madrid, Olivier Combe, à la sortie d’une audience à huis clos de la chambre de l’instruction. Ce nouvel épisode du feuilleton de la sex-tape lève donc les obstacles qui empêchaient juridiquement ce cadre de la sélection d’évoluer sous le maillot bleu à l’Euro-2016, qui commence dans trois mois. «C’est une première étape», a estimé la Fédération dans la foulée de la décision.

Après la victoire judiciaire, le suspense sportif continue: Benzema, qui reste mis en examen et est forfait sur blessure pour les deux matchs amicaux des Bleus fin mars, sera-t-il rappelé à l’Euro-2016, qui se déroulera en France du 10 juin au 10 juillet? La balle est maintenant dans le camp du sélectionneur Didier Deschamps mais d’abord du président de la FFF, Noël Le Graët, qui a toujours conditionné un éventuel retour chez les Bleus de leur leader d’attaque à une «évolution de sa situation judiciaire». C’est lui qui avait décrété le joueur «pas sélectionnable», malgré l’affection qu’il lui porte.

La Fédération partie civile

Valbuena, partie civile, ainsi que l’accusation s’étaient successivement ralliés à la demande de levée de cette mesure, après plusieurs péripéties procédurales parfois déroutantes. C’est donc «une décision sans surprise», a commenté l’un des avocats de Benzema, Me Alain Jakubowicz, pour qui la levée de cette interdiction n’était pas «une fin en soi». «Le seul objectif est de pouvoir démontrer que les faits reprochés à Karim Benzema sont injustifiés», a-t-il insisté. Mi-février, à la surprise générale, la juge d’instruction en charge du dossier, Nathalie Boutard, avait levé ce contrôle de sa propre initiative, contre l’avis du parquet.

Celui-ci avait alors immédiatement interjeté appel devant la chambre de l’instruction… avant de faire volte-face et de réclamer à son tour, à l’audience du 4 mars, que les deux joueurs puissent à nouveau se côtoyer. Les magistrats de Versailles ont par ailleurs jugé recevable la constitution de partie civile de la Fédération (FFF), qui s’estime victime dans cette affaire et entend accéder au dossier. Sa requête avait été une première fois repoussée. La FFF «pourra désormais appréhender tous les éléments de ce dossier qui peut encore évoluer», a-t-elle réagi dans un communiqué.

Correctionnelle ou non-lieu

Au cœur de cette nouvelle affaire qui secoue le football français, une vidéo intime de Valbuena récupérée par trois hommes, plus ou moins familiers des footballeurs, et qu’ils sont soupçonnés d’avoir utilisée pour faire chanter le joueur de l’Olympique lyonnais.Benzema avait été approché par un ami d’enfance, Karim Zenati, autre membre présumé de l’entreprise de maître-chanteurs, qui lui avait demandé de convaincre Valbuena de payer. L’attaquant madrilène, originaire de la région lyonnaise, avait parlé de l’enregistrement à Valbuena le 6 octobre au centre d’entraînement des Bleus à Clairefontaine, en région parisienne, selon lui de manière amicale et bienveillante, de manière pressante et menaçante selon l’accusation.

Il avait été mis en examen le 5 novembre pour «complicité de tentative de chantage» et «participation à une association de malfaiteurs», infractions passibles de cinq ans d’emprisonnement, et soumis à un contrôle judiciaire qui reste partiellement maintenu: s’il est désormais autorisé à revoir Valbuena, Benzema ne peut en revanche toujours pas rencontrer les autres suspects du dossier. La juge pourrait désormais rapidement clore l’instruction et renvoyer les suspects devant le tribunal correctionnel si elle estime les charges suffisantes ou, dans le cas contraire, prononcer un non-lieu.

La tenue d’un éventuel procès avant l’Euro-2016 semble toutefois illusoire, en raison de délais de procédure incompressibles.

Le Quotidien/AFP