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Serge Atlaoui « anéanti » après les exécutions en Indonésie


Le sursis obtenu par le Messin reste très fragile, l'Indonésie se déclarant déterminée à mener son exécution.

L’exécution en Indonésie de huit condamnés à la peine de mort dont sept étrangers mercredi a provoqué des réactions de colère et d’inquiétude, l’Australie rappelant son ambassadeur, tandis que le Messin Serge Atlaoui est dans l’incertitude après avoir obtenu un sursis fragile.

Serge Atlaoui s’est dit « anéanti » par cette vague d’exécutions alors qu’il « espérait que les condamnés soient sauvés comme lui l’a été », a déclaré son épouse Sabine.

Le Messin reste « angoissé » et subit une « torture psychologique » provoquée par le procureur général d’Indonésie, Muhammad Prasetyo, qui multiplie les interventions dans les médias pour dire qu’Atlaoui sera exécuté rapidement, et seul, si son recours administratif est rejeté, une procédure pour laquelle aucune date d’audience n’a encore été fixée, a souligné l’épouse du condamné.

« L’effort diplomatique continue »

Parallèmement, « tout l’effort diplomatique continue » pour éviter l’exécution de Serge Atlaoui, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d’un conseil des ministres.

Auparavant, la France a réagi en rappelant « son opposition à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances » et s’est dit « solidaire avec les pays des ressortissants » étrangers exécutés. « Les autorités françaises demeurent totalement mobilisées en faveur de Serge Atlaoui, dont la situation reste très préoccupante », a ajouté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Deux Australiens, un Brésilien, quatre Africains et un Indonésien ont été fusillés peu après minuit mardi au complexe pénitentiaire de l’île isolée de Nusakambangan, « l’Alcatraz indonésien », mais une jeune mère de famille philippine a été provisoirement épargnée au dernier moment.

Condamné à mort lui aussi pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui, 51 ans, avait été retiré de la liste des exécutions la semaine dernière en raison d’un recours administratif en justice lui permettant d’obtenir un répit qui pourrait être de courte durée.

Furieuse contre l’exécution de ses deux ressortissants, l’Australie a annoncé le rappel de son ambassadeur, tandis que le président indonésien, Joko Widodo, a insisté sur « l’application de loi » contre le trafic de drogue passible de la peine capitale en Indonésie, comme dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est.

Le Brésil a fait part de sa « profonde consternation » après l’exécution de son ressortissant pour lequel les autorités avaient demandé la clémence en indiquant qu’il était schizophrène.

Contre toute attente, la Philippine Mary Jane Veloso, 30 ans, a été épargnée du peloton d’exécution au dernier moment, après qu’une personne soupçonnée de l’avoir recrutée pour transporter de la drogue en Indonésie s’est rendue aux autorités aux Philippines. Lprocureur général d’Indonésie a d’ores et déjà prévenu qu’il s’agissait seulement d’un « report » pour permettre des investigations, la jeune femme risquant toujours la peine de mort.

AFP

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