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Selon le HCR, l’UE doit s’ouvrir à plus de réfugiés


"Sans une approche humaine", les réfugiés préfèrent se disperser sans contrôle plutôt que d'être envoyés là où ils ne souhaitent pas se rendre. (illustration AFP)

Le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a appelé lundi l’UE à accueillir plus de réfugiés dans le cadre de sa politique de « relocalisations » et à leur ouvrir plus de voies légales pour s’installer en Europe.

Les plans de répartition entre les 28 de 160 000 réfugiés, dans la procédure dite de relocalisation, « ne suffisent pas », a affirmé Antonio Guterres dans une conférence de presse à l’issue d’une visite en Grèce, pays qui a enregistré depuis janvier plus de 400 000 arrivées de réfugiés et migrants. L’UE doit accueillir « plus de réfugiés » alors que les arrivées se poursuivent « et notamment d’Afghans », a-t-il relevé.

Cette population n’est pour le moment pas éligible à la relocalisation, réservée aux Syriens, Irakiens et Erythréens. Il a appelé l’UE à offrir « plus d’opportunités légales » d’installation, via notamment la procédure de « réinstallation », qui concerne les réfugiés bénéficiant déjà de protection mais dans des pays tiers, en particulier les Syriens réfugiés en Turquie.

Le regroupement familial doit aussi être promu, selon lui. « Il n’y a pas de sens à ce que des gens doivent payer 1 000 dollars pour franchir un chenal étroit », en remettant leur vie aux mains « de réseaux criminels » de passeurs, a-t-il insisté, de retour de l’île de Lesbos devenue le principal point d’entrée en Europe de l’exode en cours.

Pas de « discrimination » dans le choix des réfugiés

« Sans une approche humaine », prenant en compte des « préférences et d’éventuels liens familiaux » des réfugiés, le processus de relocalisation « peut échouer », a-t-il aussi mis en garde. « Ce n’est pas un exercice technocratique », a-t-il plaidé, évoquant le risque que des réfugiés préfèrent se disperser sans contrôle plutôt que d’être envoyés là où ils ne souhaitent pas se rendre.

Des réfugiés arrivés en Grèce ont ainsi refusé la semaine dernière une offre de gagner l’un des trois pays ayant jusque là offert 120 places de « relocalisations » à Athènes – Lituanie, Finlande et Luxembourg. Antonio Guterres s’est aussi porté en faux contre toute « discrimination » dans le choix des réfugiés, alors que la Slovaquie et Chypre ont déjà affiché leur préférence pour l’accueil de « chrétiens ». « Dire qu’on ne veut que des chrétiens ne pourrait que soutenir la propagande de Daech », a-t-il avancé.

Le ministre grec à la politique migratoire, Iannis Mouzalas, avait déjà appelé samedi la Commission européenne à s’opposer à toute sélection « du type ‘je veux 40 chrétiens blancs avec deux enfants' ». Saluant l’approche « humaniste » du gouvernement grec et la « solidarité » des Grecs envers les réfugiés, Antonio Guterres a réitéré son appel à une aide massive de l’UE en faveur du pays, « qui ne peut pas être laissé seul » pour gérer la crise migratoire en cours.

AFP/A.P