Le défenseur pétangeois Yann Matias est la petite surprise de la liste de Luc Holtz.
Entrer en concurrence direct avec Laurent Jans pour le poste de latéral droit ne lui fait visiblement pas peur. Il a même déjà hâte de se retrouver face à lui.
Yann Matias a finalement dû être l’un des derniers du pays au courant. Au moment où Luc Holtz dévoile sa liste pour le match contre l’équipe de France, aux alentours de 11 h, lui entre dans une salle de cours pour un test de mathématiques. En sortant de là, il a rallumé son téléphone qui a commencé à bipper en tous sens. «C’était plein de messages et de « snapchat ».» Bref, il comprend vite qu’il se passe quelque chose de pas catholique. «Luc Holtz m’avait déjà un peu parlé, reconnaît-il, mais il n’y avait vraiment rien de sûr.» Maintenant si.
C’est le physique qui a plu. Aux médias, Holtz a parlé de «puissance». Matias, qui a eu un topo complet de ce qui a séduit chez lui, complète avec «le sens du duel, la vitesse, notamment offensive même si contre les Bleus, on ne se servira presque que de la vitesse défensive».
Laurent Jans ? «Jamais vu»
Il y a surtout que le sélectionneur ne s’imagine pas doubler un poste qui appartient à Laurent Jans avec un Laterza qui a pris trop de retard ces derniers mois (et pas rappelé) ou un Mahmutovic dont la vélocité pourrait être prise en défaut au cas où il se retrouve face à un Ousmane Dembélé, un Anthony Martial ou un Kylian Mbappé, et que le sélectionneur a retenu pour jouer axial. Il y a donc des circonstances favorables à cette convocation, mais cela n’empêche rien : «Je suis très flatté qu’on me fasse confiance», récite Matias qui, curieusement, concède n’avoir «jamais croisé ni même vu jouer» Laurent Jans. «Mais j’ai hâte de me mesurer à lui.»
En attendant, le jeune latéral de 20 ans a quelques autres soucis. Entre autres de ne pas se rappeler de ce que ses coéquipiers Dirk Carlson ou Aldin Skenderovic ont bien pu faire pour fêter leurs premières capes. «J’imagine que mes coéquipiers vont me dire. Mais s’il faut que je paie un coup à tout le monde, je le ferai.»
Et puis, il y a l’annonce de la liste de Didier Deschamps, aujourd’hui. Honnête, Matias reconnaît que ça lui «aurait été égal» en d’autres circonstances. Même s’il guettera tout particulièrement le nom de Raphaël Varane, son joueur préféré chez les tricolores. «J’admire sa vitesse et ses tacles propres.» Il lui restera, passé le 25 mars, a attendre que son prof de maths lui rende sa copie. Snapchat ne lui sera alors d’aucun soutien moral. «J’ai moins bien réussi mon test de maths que mon match amical contre l’Union, avoue-t-il. Disons que c’était moyen.» Alors qu’être retenu pour le match du 25 mars, ça, c’est énorme.
Julien Mollereau