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Sélection nationale – Les Roud Léiwen n’ont pas à rougir


Le Luxembourg a bouclé l'année 2015 par une défaite tout à fait honorable face au Portugal, 4e nation mondiale, hier au stade Josy-Barthel (0-2).

Dans la foulée le Grand-Duché a offert une prestation très aboutie de son succès sur la Grèce, vendredi, contre la 4e nation mondiale.

Le Portugal, battu en Russie en fin de semaine dernière, a fait le boulot et le Luxembourg convaincu tout le monde, résultat et manière confondus. Bref, tout le monde finit l’année satisfait.

Àune heure où tant de pays, malgré leur volonté de jouer au football, ont dû annuler pour cause de menace terroriste, à un moment où toute l’Europe ne parle logiquement de se présenter sur le terrain que par respect pour les victimes des attentats de vendredi à Paris, les Roud Léiwen, malgré toute leur compassion pour le peuple français, avaient eux quand même des ambitions sportives non négociables à satisfaire, hier, au stade Josy-Barthel.

Impossible de transiger sur ce match de fin d’année, quatre jours après une superbe victoire contre la Grèce. Il est question d’enfoncer le clou, de boucler en tempête une année 2015 débutée de façon timide. Matérialiser des progrès contre le Portugal, c’est un challenge qui ne tolère pas de sentimentalisme déplacé ni ne s’accorde avec l’idée d’une fête organisée pour les émigrés lusitaniens du pays. Ces deux aspects de la rencontre, il était bien évidemment du devoir absolu du Grand-Duché de les honorer, mais les hommes de Luc Holtz ne pouvaient pas s’exempter de jouer, de provoquer ce Portugal bis (mais visiblement doué et pas avare en combinaisons), d’en remontrer à tout le monde. Et ils ne se sont pas dégonflés!

Bon, l’histoire retiendra que la 4e nation mondiale délestée de sa star (Cristiano Ronaldo), de son meneur de jeu habituel (Moutinho), de ses défenseurs emblématiques restés à la maison ou sur le banc (Meireles, Pepe, Bruno Alves), a trouvé les solutions pour se créer d’énormes occasions de but mais a souvent dû forcer. Trop pour alourdir le score, resté dans des limites très raisonnables et qui valide le choix de Luc Holtz d’aligner, encore, un 4-4-2. Et puis il y a l’autre versant. Les quatre énormissimes chances que se sont procurées les attaquants luxembourgeois : une action de classe folle Joachim-Bensi qui aboutit à un tir stoppé in extremis du dernier cité (22e), un coup franc en retrait de Mutsch pour Bensi malheureusement contré (27e), un essai de Martins au ras de la lucarne (36e), une tête de Deville claquée sous sa barre par Lopes (75e)

La veille, en conférence de presse, Danilo, le milieu de terrain portugais avait parler de «laver» l’honneur après la défaite en Russie. On en viendrait presque à considérer que la Seleçao se contentera de ce nettoyage d’hiver car au fil des contres menés par le Luxembourg en deuxième période, on ne peut échapper à l’idée que tout était en place pour qu’un gros traquenard se referme sur elle. Cette équipe-là, qualifiée sans trembler pour l’Euro-2016, bien plus armée (même en version bis) que la Grèce, ne s’est pas laissé piéger. Tant mieux pour elle, tant pis pour nous. Mais l’essentiel était ailleurs.

En configuration offensive comme toujours, le Grand-Duché a laissé voir de façon très claire ce qu’il envisage de faire (et avec qui) l’année prochaine pour le début de campagne des éliminatoires du Mondial-2018. Holtz a dit pour la première fois, lors de cette semaine internationale qu’il voulait rester «surprenant» pour ses adversaires, qu’il préférait ne pas chercher de onze type. Mon œil… Jans à gauche… «Tout reste ouvert», disait le sélectionneur. L’option semble pourtant clairement devenue sa priorité. Tout comme Malget dans l’axe aux côtés de Chanot, préférentiellement à Schnell. Martins a lui supplanté Da Mota côté gauche tandis que Mutsch n’est déjà plus une évidence dans l’axe dès que l’équipe évolue en 4-4-2. Mais c’est devant que l’on guettera avec le plus d’assiduité l’évolution de la carrière de Maurice Deville tant l’association de deux gars qui jouent à un échelon inférieur au sien (Bensi-Joachim) est toujours aussi passionnante. Rendez-vous en 2016.

Julien Mollereau