Accueil | Actualités | Sélection nationale : l’avenir, c’est Youn Czekanowicz ?

Sélection nationale : l’avenir, c’est Youn Czekanowicz ?


De la graine de champion ? Élémentaire mon cher Watson. (photo Julien Mollereau)

Youn Czekanowicz, 16 ans, fils de Mike, ancien joueur de Wiltz, effectue ses premiers pas en stage avec la sélection. A-t-il une chance d’y rester comme n° 2, contre les Pays-Bas?

Il y a deux semaines, quand Anthony Moris s’est pété le ménisque et a déclaré forfait pour les Pays-Bas, Luc Holtz n’a pas tortillé du derrière : pas de Joubert mais du Schon comme numéro 1. Et, avait-il ajouté, du Roulez en n° 2, mais «j’ai une autre option surprise. Je dois consulter mon staff». L’option surprise s’appelle Youn. Youn Czekanowicz, 1,89 m, double nationalité luxembourgeo-polonaise, fils de Mike, l’ancien défenseur du FC Wiltz et poulain de l’agent Franco Iovino, autre vieille gloire du club nordiste.

D’où sort-il, Youn? D’une enfance à se construire un avenir. Il a 8 ans quand il file à Aix-la-Chapelle «parce que c’était la D2 allemande et que c’était mieux que ce que j’avais à Etzella». Il a 13 ans quand il part en direction de Leverkusen «parce que Aix était tombé en D4», se tape un peu moins de 300 kilomètres aller-retour trois fois par jour et dit au CFN de Mondercange qu’il va faire une parenthèse parce qu’il ne peut pas cumuler. Il a 15 ans quand son agent lui dégote une solution à Bruges, qui le laisse se rabibocher avec la FLF et Mondercange. Il a 16 ans quand La Gantoise l’appelle pour faire le n° 4 en D1 belge et s’entraîner avec les pros.

«Il est encore en pleine croissance à l’heure actuelle (NDLR : les médecins, en Belgique, lui ont indiqué qu’il atteindrait sûrement 1,92 m) et a perdu temporairement en explosivité, indique Frank Thieltges, l’entraîneur des gardiens de la sélection. Il parle beaucoup à sa défense, on voit qu’il a de la présence. Et il est très à l’aise avec les deux pieds.» Et ça, ça, c’est une vertu cardinale pour un Luc Holtz très joueur… qui, du coup, semble hésiter au moins un tout petit peu. Roulez n’est pas encore un n° 2 officiel? «Pour le remplaçant de Ralph, on va décider dans la semaine.» Mouais…

Vitesse en Belgique, technique en Allemagne

Youn Czekanowicz a l’âge d’être très poli. Il paraît qu’il est le seul à aller serrer la paluche à tout le monde, le matin, au petit-déjeuner. Mais dimanche soir, il a vu La Gantoise – Beveren (2-0)… sans oser aller se présenter à son nouveau coéquipier, Laurent Jans. «J’irai le voir quand il nous rejoindra», sourit-il, indiquant avoir trouvé le latéral «très, très fort».

Mais dans ce monde pro qu’il commence à tutoyer, sa vraie référence s’appelle Manuel Neuer. Il n’a pas eu besoin d’en imiter le style, il l’a appris à Aix puis à Leverkusen : «J’aime moi aussi jouer haut sur le terrain.» Décidément, lui et Holtz sont faits pour s’entendre. D’autant que Czekanowicz est une prometteuse synthèse qui a appris à «travailler la technique en Allemagne, et la vitesse en Belgique».

On est encore loin d’affirmer qu’il y aura un gamin de 16 ans comme doublure de Ralph Schon contre les Pays-Bas, mais au moins peut-on l’envisager, avec tout le respect dû à Valentin Roulez. D’autant plus que Youn, empêché de jouer à La Gantoise à cause des règlements FIFA parce que pas encore inscrit à l’école à Gand (ce qui est désormais chose faite), pourrait enfin être autorisé à postuler, alors que son club envisage ouvertement de «couper» un de ses deux premiers gardiens.

«Moi, je ne me sens pas comme un garçon de 16 ans», lâche-t-il. En foot, au Luxembourg, on a de toute façon l’âge de la sélection avec laquelle on évolue. Et Youn, visiblement, est du genre précoce…

Julien Mollereau