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Sélection nationale – Laurent Jans revient avec un nouveau statut


Laurent Jans ne peut plus se cacher : il est attendu comme le loup blanc. (Photo : Mélanie Maps)

Tout a changé pour Laurent Jans depuis sa dernière apparition en sélection. Il y revient avec un nouveau statut. De joueur pro d’abord, mais aussi de garçon qui s’est imposé titulaire en un temps record.

Peut-on parler de débuts parfaits?

Laurent Jans : Des débuts intéressants. Pas parfaits, intéressants. C’est ce que je dirais en tout cas. Parce qu’avant le début de la saison, tous les journaux nous plaçaient derniers ou avant-derniers avec de la chance. En plus là, hier (NDLR : dimanche), on a battu Lokeren (2-1), que Beveren n’avait plus battu depuis douze ans. Remporter ce derby a fait très plaisir aux supporters. Ils étaient près de 1 500 à se déplacer pour nous encourager. Avec le football et les résultats que le club a proposé l’an passé, vu ce qu’on produit actuellement, ils vont finir par revenir au stade…

Là, vous nous parler de votre équipe. Nous, on vous parlait de vous. De l’homme qui a été élu à deux reprises dans l’équipe-type de la journée…

(Il coupe.) Trois fois! En fait, c’est trois fois. Je viens d’être nommé dans l’équipe de la dernière journée. Mais ce sont les fans qui font ces équipes, alors ça me rend fier. Je ne pouvais pas rêver mieux que des débuts comme ça.

Ça fait déjà de vous un pilier de l’équipe de Beveren, non?

Bah, notre force, c’est notre mentalité. On était menés 2-0 à la pause à Anderlecht et on revient (NDLR : avant de s’incliner 3-2 à la dernière minute), on est à dix et menés au score contre Mouscron et on fait 2-2…

Oui mais vous, vous étiez à chaque fois là, sur le terrain. Et même si vous n’étiez pas encore pro il y a deux mois, vous avez finalement plus d’expérience que bien des garçons qui l’ont toujours été.

C’est vrai que si tu joues l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Belgique… tu rencontres les meilleurs joueurs de la planète. Tu progresses forcément plus qu’en D1 belge. C’est un de mes grands avantages, à moi. Quand tu as joué Eden Hazard, tu ne peux pas avoir peur de ce que tu vas rencontrer en D1 belge. D’ailleurs, mon club aussi en a conscience. Pour eux, c’est une belle vitrine et ils s’en réjouissent.

Finalement, la seule crainte qu’il faut avoir concernant votre évolution n’est-elle pas de vous voir piocher cet hiver? Vous n’avez connu que le Grand-Duché et ses coupures de trois mois entre décembre et février.

Moi aussi, c’est la question que je me posais au début, alors que je ne me doutais pas que je serais si vite titulaire. Après tout, tant mieux mais c’est vrai que derrière ma première titularisation, les mois d’hiver c’était LA deuxième grande question : « Vais-je tomber dans un trou ? » C’est pour ça que le club voulait absolument me donner une semaine que je ne voulais pas. J’ai juste coupé deux jours et on a géré au mieux. Je n’ai pas fait toutes les séances, j’ai raté des matches amicaux. En match, j’ai vite senti la différence. Avant, je jouais un match à haute intensité tous les mois. Là, à Beveren, c’est tous les week-ends. Il faut faire gaffe à ton cœur. Et être fort dans la tête. Tout le temps. Tu n’as pas le droit de te relâcher une seule seconde si tu veux garder ta place.

Beaucoup de gens vous prédisent déjà l’intérêt de grands clubs belges dès cet hiver, ou au pire en été.

Ça ne me traverse pas du tout la tête. On me le dit souvent, on me pose aussi la question mais je ne veux pas me prendre la tête avec des choses comme ça.

Verra-t-on un Laurent Jans différent en sélection?

(Il sourit.) Ah ça je ne sais pas. Je ne crois pas que cela puisse se voir comme ça, seulement en deux mois. Ou alors peut-être qu’avec les charges d’entraînement qu’on reçoit, on va me voir plus costaud dans les duels. Car c’est ce qu’on exige de nous au niveau pro.

Lors de vos matches de Jupiler Proleague, on vous a surtout vu plus à l’aise offensivement. Dans la capacité à éliminer, à vous porter vers l’avant…

Ah oui, j’ai beaucoup progressé dans ce domaine! Mais j’ai fait aussi beaucoup de travail là-dessus, par moi-même. Pour être plus souvent devant le but ou en capacité de centrer. Après, tout dépend de l’adversaire, je vais surtout me projeter quand l’adversaire est moins fort.

Comme la Macédoine et le Belarus?

Ah ça, on était tout proche à l’aller. Je crois qu’on peut les battre tous les deux.

Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau