La FLF s’est découvert un nouveau Virtonnais sélectionnable, comme Guy Blaise. Mais il est gardien, comme Anthony Moris.
Nos confrères belges de L’Avenir ont révélé hier que le gardien de but n° 3 de l’Excelsior Virton (mais qui a disputé son premier match officiel en D2 belge le week-end dernier du fait des blessures), Heathcliff Collin, 16 ans, avait bouclé la procédure de naturalisation luxembourgeoise. Appelé en U16 chez les Diables Rouges, le portier gaumais, victime de deux ruptures des croisés, aux deux genoux, n’entre plus dans les plans de la fédération belge. Il nous a raconté comment il s’y est pris pour se mettre à disposition de la FLF, qui devrait l’appeler sous peu en U19.
On a appris hier que vous étiez devenu luxembourgeois et que vous vous étiez mis à disposition de la FLF ?
Heathcliff Collin : Ma grand-mère réside en Belgique, mais est luxembourgeoise. Mais par contre, désolé, je ne sais même pas d’où. J’ai commencé à y penser après avoir été appelé en U16 chez les Diables Rouges, et qu’ont suivi deux graves blessures. Les portes se sont automatiquement fermées. En tout cas, après, je n’ai plus eu la moindre nouvelle de la fédération belge. Et puis de toute façon, les autres gardiens de mon âge évoluent tous dans des clubs de D1. Alors pourquoi prendre le 3e gardien de Virton ? Non, j’étais vraiment mal parti. Alors mon père m’a dit qu’on allait faire les papiers pour devenir luxembourgeois. Après, j’ai tout simplement envoyé un mail à la fédération. C’était il y a un mois. Ils ont répondu dix jours après qu’ils étaient intéressés et qu’ils voulaient une copie de mon passeport. Je ne l’avais pas encore, mais dès que je l’ai reçu, je leur ai expédié. Voilà, ils l’ont. Maintenant, je suis open. Pour tout! Un match, un entraînement, n’importe quoi!
Vous en avez parlé avec votre coéquipier, Guy Blaise ?
Il m’a glissé quelques petits mots pour me dire comment cela se passait là-bas, quel était le niveau des gardiens de but. À chaque fois que j’aurai une question, je vais me tourner vers lui. Il a l’air tellement content et fier qu’un autre joueur de Virton évolue en sélection luxembourgeoise…
Que connaissez-vous du football luxembourgeois ?
J’étais venu voir le match d’Europa League de La Gantoise contre Differdange (NDLR : en 2012). J’ai vu aussi les matches européens du Fola récemment. Et puis je suis à l’école à Arlon avec Sven Kalisa, du F91. Il m’avait dit qu’il glisserait un mot sur moi à son entraîneur de la fédération. Comme je n’avais pas de nouvelles, j’ai pris la décision d’envoyer ce mail…
En jeunes, vous n’avez jamais affronté les sélections de la FLF ?
Si. En U15. On prenait régulièrement des 5-0. Ça jouait beaucoup mieux que nous. Et puis au niveau des infrastructures, il y a une vraie différence. C’est un pays en pleine progression, je serai vraiment fier de porter ce maillot.
Forcément, si vous percez, on va vite faire le parallèle avec Anthony Moris, l’autre gardien belge naturalisé de la fédération…
Je le suivais déjà quand il était au Standard, dont je suis fan. En plus, c’est un gamin de la Province, comme moi, et il habite à côté de chez moi. Il est de Habay et moi de Messancy. C’est-à-dire à cinq minutes de la frontière avec le Grand-Duché.
Un dernier mot. Sur votre étrange prénom auquel il faudra peut-être s’habituer. Ça vient d’où Heatcliff ?
C’est irlandais, mais je n’ai rien à voir avec ce pays. En fait, quand elle avait 12 ans, ma mère a décidé que son fils porterait le nom de l’acteur qu’elle avait vu dans le film Les Hauts de Hurlevent. Et c’était Heatcliff. Elle savait qu’elle allait avoir un garçon, elle avait déjà tout prévu. J’ai regardé le début du film mais les histoires d’amour, ce n’est vraiment pas mon truc.
Recueilli par J. M.