Le Nutella responsable de la déforestation ? Les utilisateurs industriels de cet ingrédient, promoteurs d’une huile de palme « durable », ont condamné mercredi les propos de la ministre de l’Ecologie française Ségolène Royal en rappelant leur engagement pour une filière « respectueuse de l’environnement ».
Ségolène Royal avait estimé lundi soir sur Canal+ qu’il fallait cesser de manger du Nutella parce que l’huile de palme « fait des dégâts considérables » et qu’il faut utiliser « d’autres matières premières ».
« Supprimer l’huile de palme des produits alimentaires n’est pas LA solution, il faut encourager le développement de filière durable », indique mercredi dans un communiqué l’Alliance (française) pour une huile de palme durable. Les membres de l’alliance « ont pris l’engagement de s’approvisionner en huile de palme 100% certifiée RSPO » (NDLR : table-ronde pour une huile de palme durable) d’ici fin 2015 et visent même « des conditions d’approvisionnement encore plus strictes d’ici 2020 ».
Aussi déplorent-ils « que ces efforts collectifs ne soient pas encouragés et valorisés par le gouvernement français. Contrairement aux idées reçues, l’huile de palme pourrait bien être une des solutions de demain pour répondre au défi mondial de nourrir 9 milliards d’humains en 2050 ». L’Alliance remarque également que la culture du palmier à huile « fait vivre directement 3 à 7 millions de personnes en Indonésie, 600 000 en Malaisie, 2 millions en Côte d’Ivoire et plusieurs millions de familles dans d’autres pays africains ».
Le groupe, qui réunit les industriels et utilisateurs de l’huile de palme – dont Ferrero, fabricant du Nutella – n’évoque pas, en revanche, les politiques de déforestation forcée et d’éviction parfois violente des petits fermiers conduites dans nombre de pays d’Afrique et d’Asie.
Le Quotidien/AFP