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Scandale Volkswagen : la loi sur l’homologation des véhicules sera révisée


Contrairement aux États-Unis, où a été révélé le scandale Volkswagen, l'UE peine à sanctionner le constructeur allemand et à dédommager les consommateurs européens. (illustration AP)

Les 28 États membres se sont mis d’accord lundi, pour entamer des négociations entre les institutions de l’UE, afin de réviser les procédures d’homologation des véhicules en Europe près de deux ans après le scandale Volkswagen.

La présidence tournante maltaise de l’UE a élaboré un texte de compromis sur une approche générale qui doit permettre d’ouvrir les négociations, qui a rallié une majorité qualifiée des États membres. L’Allemagne a finalement accepté la proposition maltaise tout en estimant, lors d’un débat public entre ministres de l’UE à Bruxelles, qu’elle aurait pu être « améliorée ».

De son côté, la Commission européenne aurait souhaité « plus d’ambition », alors que sa proposition initiale -faite en janvier 2016- a été sur certains points significativement altérée par les États membres. « Vous pouvez voir des modifications importantes, effectuées pour répondre aux inquiétudes des délégations », a souligné le ministre maltais de l’Économie Christian Cardona. Le texte « est un point de départ pour les négociations avec le Parlement européen ».

Des contrôles spontanés

Le Parlement et le Conseil, avec la Commission, vont maintenant ouvrir un « trilogue » pour trouver un accord final sur le sujet. La présidence maltaise a maintenu, malgré l’opposition de certaines délégations, la possibilité pour la Commission d’infliger directement des amendes à des fabricants ayant enfreint la loi européenne, mais seulement si aucun État membre n’a déjà sanctionné ou acquitté l’opérateur concerné. Ces amendes, qui pourraient se monter jusqu’à 30 000 euros, sont l’une des mesures phares proposées par Bruxelles.

Autre grande nouveauté : les États membres se sont ralliés à la possibilité pour les autorités nationales et la Commission d’effectuer des contrôles spontanés sur au moins 1 véhicule déjà en circulation sur 50 000. La proposition vise à améliorer la surveillance du marché et des autorités qui délivrent les certificats qui permettent à un modèle de véhicule de circuler dans toute l’UE, ainsi que la coopération entre pays membres.

La révision de la loi européenne vise à combler les lacunes du système actuellement en place. Contrairement aux États-Unis, où a été révélée l’utilisation par Volkswagen de logiciels permettant de tricher aux tests de mesures d’émissions de gaz polluant dans des moteurs diesel, l’UE peine à sanctionner le constructeur allemand et à dédommager les consommateurs européens. Plusieurs enquêtes sont en cours dans différents États membres. Et faute de pouvoir s’en prendre directement aux constructeurs, la Commission a ouvert des procédures d’infraction contre les États membres pour avoir manqué d’appliquer des sanctions ou ne pas s’être suffisamment assuré de la conformité de certains modèles de véhicules. L’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie sont visés notamment.

Le Quotidien/AFP