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Scandale 1MDB : Credit Suisse écope d’une amende à Singapour


Credit Suisse a écopé d'une amende de 453 000 euros. (photo AFP)

Singapour a annoncé mardi plusieurs centaines de milliers d’euros d’amendes contre Credit Suisse et une banque locale pour violation des lois sur le blanchiment d’argent, dans le cadre du scandale de corruption éclaboussant le fonds souverain malaisien 1MDB.

L’Autorité monétaire de Singapour (MAS), qui est la banque centrale locale, a également imposé une interdiction à vie d’exercer à deux banquiers et une suspension de 15 ans pour un troisième après une enquête de deux ans.

Credit Suisse a écopé d’une amende de 700.000 dollars de Singapour (453.000 euros) et United Overseas Bank (UOB) d’une amende de 900.000 dollars de Singapour (583.000 euros) pour avoir enfreint les règles singapouriennes contre le blanchiment d’argent et pour des lacunes dans leurs systèmes de contrôle relatifs à des transferts de fonds impliquant 1MDB, indique la MAS dans un communiqué.

« Elles incluent des manquements à leur obligation de vigilance vis-à-vis de leurs clients et une surveillance inadéquate des transactions et activités des clients », précise le communiqué.

La MAS souligne toutefois qu’elle n’a pas détecté de « lacunes généralisées dans le contrôle » exercé par les deux banques.

L’Autorité monétaire de Singapour demande aux deux établissements de « nommer des parties indépendantes pour évaluer et confirmer (…) que les mesures de rectification soient bien mises en oeuvre » et que les personnels fautifs soient sanctionnés.

L’affaire de détournement de centaines de millions d’euros du fonds souverain 1Malaysia Development Berhad (1MDB) fait l’objet d’enquêtes également en Suisse et aux Etats-Unis.

Le fonds souverain avait été créé par le Premier ministre malaisien, Najib Razak, à son arrivée au pouvoir en 2009, pour moderniser le pays. 1MDB est endetté aujourd’hui à hauteur de 10 milliards d’euros.

Le scandale politico-financier, qui a éclaté il y a plus d’un an, a fini par atteindre Najib après des révélations du Wall Street Journal selon lesquelles il aurait perçu indûment près d’un milliard d’euros de financements liés à 1MDB. Le Premier ministre malaisien et 1MDB ont toujours nié avoir commis tout acte répréhensible.

Singapour, une place financière connue pour ses règles très strictes contre la corruption, avait lancé une enquête en raison d’informations selon lesquelles la cité avait été utilisée pour des transferts de fonds illicites.

Quatre banquiers privés ont été incarcérés à ce stade à Singapour.

La MAS a précisé que son enquête avait été « la plus importante qu’elle n’ait jamais menée ».

« L’enquête a mis au jour un réseau complexe de transactions impliquant de nombreuses sociétés écran et individus opérant dans de nombreuses juridictions, et notamment aux Etats-Unis, en Suisse, à Hong Kong, au Luxembourg et en Malaisie », a-t-elle dit.

Le Quotidien / AFP