Il ne reste plus que quelques détails à régler. Mais la décision est actée. Définitive. La Ville de Metz va céder le stade Saint-Symphorien au conseil départemental de la Moselle.
Il ne reste plus que quelques détails à régler. Mais la décision est actée. Définitive. La Ville de Metz va céder le stade Saint-Symphorien au conseil départemental de la Moselle pour l’euro symbolique. Dominique Gros l’a confirmé officiellement hier après-midi lors du conseil municipal.
1. Pourquoi Metz veut vendre le stade ?
Si le stade Saint-Symphorien est situé sur la commune de Longeville-lès-Metz, c’est bel et bien la Ville de Metz qui en est propriétaire. Ce qui a un coût, non négligeable, pour les finances de la commune. Mais quand on écoute les arguments de Dominique Gros sur ce dossier, on comprend que ce choix relève avant tout de convictions politiques. « Les collectivités n’ont plus vocation à gérer des stades de football. Cela doit relever du privé », appuie le maire de Metz tout en rappelant que la Fifa (Fédération internationale de football) détient plus d’1,3 milliard d’euros dans ses caisses suisses…
Autre argument-clé dans cette cession du stade, la dimension départementale (au moins) du club grenat. « Je trouve que c’est mieux qu’un million d’habitants (la population de la Moselle) supporte les investissements du stade », explique Dominique Gros. « Le club s’appelle FC Metz et pas FC Moselle », lui a rétorqué l’élu d’opposition Jérémy Aldrin (LR), tout en l’accusant « de dogmatisme » sur ce dossier.
2. Quel avenir pour Saint-Symphorien ?
C’est donc le conseil départemental de la Moselle, dont les deux principaux dirigeants (Patrick Weiten et Jean François) sont fans de sport, qui va devenir propriétaire de Saint-Symphorien. Un changement qui va permettre d’accélérer sérieusement sur le projet de rénovation du stade pour porter sa capacité à 30 000 places. Dans les cartons depuis longtemps, la construction d’une nouvelle tribune sud digne de ce nom pourrait débuter en 2017. Coût estimatif du projet : de 30 à 35 millions d’euros. Les travaux, eux, pourraient durer dix-huit mois.
3. Quelle politique sportive à Metz ?
Moins pour les pros et beaucoup plus pour les amateurs. Si l’on se penche sur le montant des aides allouées par la Ville au monde sportif messin depuis 2008, on peut observer une tendance très nette. L’enveloppe allouée au monde professionnel (FC Metz et Open de Moselle de tennis) est passée de 1,327 million à 688 000 € entre 2008 et 2015 (-43 %). Dans le même temps, le sport amateur (57 % de hausse, soit 200 000 € en plus chaque année) et ce que la municipalité appelle le sport de haut niveau – Marathon de Metz, La Messine, le meeting indoor d’athlétisme – ont vu leur poids considérablement augmenter. Metz consacre ainsi 1,127 million d’euros chaque année au haut niveau contre 655 000 € sept ans plus tôt.
Si des élus d’opposition, Thierry Gourlot (FN) et Jérémy Aldrin (LR), ont émis des réserves sur certains choix opérés, Dominique Gros, lui, est resté droit dans ses bottes. Comme quand il avait refusé, en 2012, d’engager Metz dans la course à l’Euro 2016. « Nous ne sommes pas une ville qui sollicite les impôts des habitants pour payer les salaires stratosphériques des joueurs. »
À l’heure du sport-spectacle-business, la Ville de Metz a donc choisi son camp. Le sport pro, c’est bien. Mais uniquement quand ça ne coûte pas trop cher aux contribuables.
Fabien Surmonne (Républicain Lorrain)