Le Premier ministre a déclaré vendredi que l’objectif de la limitation de vitesse à 80 km/h qui entre en vigueur dimanche n’était « pas d’emmerder le monde ».
« Pour le dire de façon peut-être un peu triviale, l’objectif, ça n’est pas d’emmerder le monde. L’objectif, c’est de faire en sorte qu’il y ait moins de morts et moins de blessés graves », a expliqué Édouard Philippe. « Chacun peut comprendre, chacun en France a été confronté à ces drames », a-t-il poursuivi.
Après des mois de controverse, la baisse de la limitation de 90 à 80 km/h sur 400 000 kilomètres de routes à double sens sans séparateur central entre en vigueur dimanche. « 3 500 à 3 600 morts par an, 75 000 blessés par an, dont 25 000 font l’objet de lésions soit cérébrales soit physiques qui seront durables, permanentes et irréversibles, c’est évidemment un constat qui n’est pas acceptable, c’est un coût humain terrifiant », a énoncé le Premier ministre.
La pédagogie avant la répression
Conscient de la polémique créée par cette mesure et de l’opposition d’élus au sein même de la majorité, Édouard Philippe a estimé que « toutes les mesures qui ont produit des effets en matière de sécurité routière (…) ont suscité l’impopularité ». « Une décision a été prise il y a quelques années de faire baisser la vitesse de 10 km/h sur le périphérique parisien (…).
Depuis que cette mesure a été mise en œuvre, on a constaté 18% d’accidents en moins sur le périphérique », a souligné le Premier ministre ajoutant que cette diminution avait été accompagnée d’une « meilleure fluidité de la circulation ».
Interrogé sur une éventuelle tolérance des forces de l’ordre dans les premiers temps, le chef du gouvernement a répondu que « la loi est la loi, elle va être appliquée ». « Mais j’ai demandé à l’ensemble des forces de gendarmerie et de police de faire de la pédagogie et de l’information dans les premiers jours », a-t-il ajouté.
Le Quotidien/AFP