Jan Ostrowski est du genre à brûler les étapes en ce moment. S’il n’a que 18 ans, il s’est déjà entraîné avec les pros de l’Eintracht Francfort et il est la nouvelle tête du groupe de Luc Holtz qui affronte l’Albanie ce dimanche soir (19h au stade Josy-Barthel) puis les Pays-Bas le 9 juin. Forcément intrigant.
UNE SÉLECTION SURPRISE : «DEUX BONNES NOUVELLES EN QUELQUES MINUTES»
Tout va vite en ce moment pour Jan Ostrowski. Très vite. Alors qu’il avait fêté en mars sa première sélection avec les U21 luxembourgeois face au Kazakhstan, le voilà déjà dans le groupe de Luc Holtz pour les deux rencontres face à l’Albanie et les Pays-Bas.
« Ce fut une grande surprise pour moi. Je pensais plutôt être, à nouveau, repris avec les espoirs », souriait jeudi, au bord de la très belle piscine du Sporthotel Leweck de Lipperscheid, le longiligne (1,90 m) milieu défensif (qui a aussi évolué en défense centrale par le passé). « C’est une sorte de rêve qui est devenu réalité. J’ai reçu le message du sélectionneur m’annonçant sa décision alors qu’on venait de remporter 5-3 notre rencontre avec les U19 de Francfort face à Kaiserslautern, le deuxième du classement. Cela faisait donc deux bonnes nouvelles en l’espace de quelques minutes pour moi. Je ne risque pas de l’oublier. »
SA SITUATION À FRANCFORT: «ON A SALUÉ MES PERFORMANCES»
L’ancien joueur de Mondercange, du Racing et de Mayence (où il a passé trois ans) a débarqué du côté de l’Eintracht en janvier. Et là aussi, tout semble aller très vite pour lui.
Alors qu’il fait partie du groupe des U19 et qu’il n’a fêté ses 18 ans que depuis un gros mois, il a déjà été invité à s’entraîner avec le groupe pro. « À cinq ou six reprises », explique-t-il. « C’était vraiment très dur par rapport à ce que je connais, mais l’entraîneur avait l’air content de moi. » Et apparemment, il n’est pas le seul dans le cas au club. « On m’a dit que j’avais livré une bonne (demi-)saison. Au début, l’équipe des U19 connaissait quelques soucis, mais on a vraiment très bien terminé la saison et mes performances ont été saluées… », glisse mi-content, mi-gêné le néo-international.
SON AVENIR: «UN RENDEZ-VOUS EST DÉJÀ FIXÉ POUR DÉCEMBRE»
Son objectif est forcément de passer pro, si possible en Bundesliga. « Je fais tout pour essayer d’y arriver, réalisant, par exemple, des entraînements supplémentaires sur le plan physique ou technique avant et après les séances classiques. Recevoir un contrat pro serait une sorte d’aboutissement. Le souci, c’est que Francfort ne possède pas de deuxième équipe, c’est donc plus compliqué d’en obtenir un. Mais un rendez-vous est d’ores et déjà prévu pour décembre prochain afin d’évoquer mon avenir à ce niveau-là. Les six prochains mois seront donc importants », explique le natif de Luxembourg.
Le rêve serait évidemment d’être repris pour effectuer la préparation du prochain exercice avec la première équipe francfortoise. « J’aimerais beaucoup. Il est prévu que j’effectue la saison en U19, mais j’espère bien pouvoir jouer quelques rencontres amicales avec les pros… Apparaître en Bundesliga me plairait évidemment bien aussi. Mais il faut y aller étape par étape. »
SON ARRIVÉE DANS LE GROUPE: «LUC HOLTZ M’A DIT DE NE PAS AVOIR PEUR»
Jan Ostrowski a débarqué voici huit jours dans le giron de la sélection pour ses premiers entraînements. « Je n’ai eu aucun souci à m’acclimater très vite, vu que je connaissais quasiment déjà tous les joueurs. Même s’ils sont plus âgés que moi, j’ai joué notamment avec Tim Hall, Aldin Skenderovic… en sélections. »
Luc Holtz lui a également parlé à son arrivée à Lipperscheid. « Il m’a dit de simplement faire mon job sur la pelouse et de ne surtout pas avoir peur, de ne pas me cacher. Bref, de jouer mon football », explique-t-il.
Jan Ostrowski se rend tout à fait compte que cette sélection chez les A n’est pas une fin en soi. « L’objectif, c’est d’y revenir évidemment, mais aussi d’aider les U21 dans leur campagne pour le championnat d’Europe. Là aussi, on possède une bon groupe, même si ici, c’est clairement encore un niveau au-dessus. Côtoyer de tels joueurs, c’est bon pour se développer quand on est un jeune comme moi. Les séances auxquelles j’ai participé avec les pros à Francfort sont encore plus physiques que les entraînements que j’ai vécus cette semaine, mais pour le reste, c’est comparable. Techniquement, il n’y a pas beaucoup de différence. »
LE LUXEMBOURG PLUTÔT QUE LA POLOGNE : «J’AI JOUÉ POUR LA POLOGNE EN U17»
Le «6» de l’Eintracht Francfort possède la double nationalité luxembourgeoise et polonaise. Il a d’ailleurs déjà porté le maillot de la Pologne.
« C’était en U17. J’ai pris part à trois rencontres dans un tournoi amical », reprend un Ostrowski dont le papa est polonais. « C’était juste pour voir comment cela se passait là-bas. Mais j’ai eu un gros souci au niveau de la communication. Je ne parle pas le polonais et eux, ont, apparemment, des difficultés avec l’anglais. Depuis, je n’ai plus vraiment eu de contacts. Mais de toute façon, j’ai décidé de jouer pour le Luxembourg. Pourquoi? Parce que c’est mon pays. »
Julien Carette