Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, hôte mardi d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur consacrée à la crise des réfugiés, s’est estimé confiant sur une proposition du Grand-Duché quant à la répartition des migrants entre pays.
Les négociations entre les Européens sur une répartition dans l’UE des migrants qui affluent par dizaines de milliers sont en cours « depuis des jours, et encore ce matin », a déclaré Jean Asselborn sur les ondes de la radio publique allemande Deutschlandfunk.
« Toutes les constructions possibles sont sur la table, a-t-il ajouté. Notre proposition devrait coller. » Le ministre n’a pas toutefois pas dévoilé les détails de celle-ci.
Le Luxembourg, qui exerce la présidence tournante de l’UE, tente de trouver un compromis pour éviter un nouveau fiasco à la réunion de mardi, après un premier échec la semaine dernière, et au sommet des chefs d’État et de gouvernements prévu sur le sujet mercredi à Bruxelles.
Convaincre les pays de l’Est
Il s’agit notamment, selon des sources de la présidence luxembourgeoise, de retirer la Hongrie de la liste des pays qui devraient installer des « hotspots », premiers centres d’enregistrement des migrants arrivant dans l’UE. Le pays, très récalcitrant, devrait en revanche bien s’engager à accueillir un certain nombre de réfugiés.
En tout cas, Jean Asselborn a estimé que la proposition initiale mise sur la table par la Commission européenne n’aurait « très probablement pas beaucoup de poids » dans les discussions de ce mardi. Le Luxembourgeois a reconnu que cela « coinçait » toujours pour certains pays de l’Est, notamment la Slovaquie et la République Tchèque. Mais il a émis l’espoir que la Pologne, « grand pays européen », puisse « entraîner d’autres pays du groupe de Visegrad (NDLR : groupe informel comprenant la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie) vers plus de solidarité européenne ».
Tout en soulignant la nécessité d’un compromis qui convienne à tout le monde, le ministre a soulevé l’éventualité d’une prise de décision à la majorité qualifiée. Une possibilité prévue par les traités européens.
Le Quotidien/AFP
Un « consensus » de Bruxelles
Les ministres de l’Intérieur des pays membres de l’UE ont commencé leur réunion en début d’après-midi à Bruxelles pour tenter d’aplanir leurs divergences sur la question de la « relocalisation » d’urgence de 120 000 réfugiés, proposée par la Commission européenne. Reste encore à . « On a travaillé très très dur, assure le ministre luxembourgeois Jean Asselborn. Il y a un texte sur la table qui devrait faire consensus, le texte est très équilibré. »
Le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière a estimé de son côté à son arrivée que les discussions seraient « difficiles ». Ceci du fait des réticences persistantes des pays de l’Est (lire plus haut). « Je ne suis pas sûr que nous aurons un résultat », a-t-il déclaré devant la presse, tout en se disant optimiste.
« Nous sommes déterminés à obtenir un accord », a quant à lui insisté son homologue français Bernard Cazeneuve, expliquant vouloir que « nous sortions avec un accord fort ce soir ».