Le supermarché Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, théâtre d’une prise d’otages meurtrière lors des attentats parisiens de janvier, a rouvert ses portes dimanche matin.
« On voit toute la difficulté qu’il y avait à intervenir », « à quel point c’était difficile et risqué », a relevé Bernard Cazeneuve, en visitant les lieux. (Photos AFP)
Premier « client », le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a symboliquement acheté deux bouteilles de vin sous l’œil de nombreux médias, après avoir visité notamment la chambre froide où plusieurs personnes, dont un bébé, avaient pu se cacher le 9 janvier.
« J’ai souhaité, au moment où cette épicerie rouvre courageusement avec la volonté aussi d’envoyer le signal que la vie est plus forte, être au côté des représentants de la communauté, de ceux qui tiennent ce commerce, des élus pour dire que nous sommes debout et déterminés à continuer à vivre librement dans notre pays », a-t-il ensuite affirmé à la presse.
« La République dans la mission de protection qui est la sienne fait tout pour que tous les Français soient protégés du risque terroriste et pour que la vie puisse reprendre ses droits », a-t-il assuré.
Comme tous les Hyper Cacher et, au-delà, de nombreux sites « sensibles », le magasin est placé sous la protection policière prévue par le plan Vigipirate.
Le 9 janvier, le jihadiste Amédy Coulibaly avait pris plus d’une vingtaine d’otages dans ce magasin casher de l’est parisien, tuant quatre Juifs : Yohan Cohen, 20 ans, qui travaillait dans l’épicerie, Yoav Hattab, étudiant tunisien de 21 ans fils du rabin de la Grande Synagogue de Tunis, François-Michel Saada, cadre supérieur à la retraite de 63 ans, et Philippe Braham, cadre commercial de 45 ans.
« C’est très important d’être là pour montrer qu’on ne baisse pas les bras, c’est un symbole, il faut que la vie continue même si c’est très dur pour nous », a dit Eric Cohen, père du jeune Yohan tué par Coulibaly.
« On a été abasourdis par le drame, mais ça n’a jamais remis en cause l’ouverture », a assuré un des dirigeants de la chaîne qui compte onze magasins, Laurent Mimoun.
Dans un communiqué, la direction a adressé ses « pensées » à « toutes les victimes et à leurs proches ». « Avec cette réouverture, nous tenons à réaffirmer que la vie sera toujours plus forte que la barbarie », a-t-elle ajouté.
Le magasin de la Porte de Vincennes rouvre, en raison du « traumatisme », avec une « nouvelle équipe » recrutée « sur la base du volontariat ». Actuellement en arrêt de longue durée, y compris Lassana Bathily, le jeune Malien naturalisé français pour son courage durant la prise d’otages, « les salariés présents le jour de l’acte terroriste décideront, le moment venu, de leur nouvelle affectation dans l’un des magasins du groupe », a expliqué la direction.
AFP