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Réforme SNCF : les cheminots français toujours vent debout


La consultation, qui n'a pas de valeur légale, a été qualifiée de "pétition" par la direction du groupe ferroviaire et n'a "aucune légitimité". (illustration AFP)

Malgré une moindre participation à une nouvelle séquence de grève mercredi, les cheminots français restent vent debout contre la réforme de la compagnie ferroviaire française SNCF, rejetée par 95% d’entre eux selon un vote interne.

Trois jours avant une nouvelle série de rencontres autour de ce projet avec le Premier ministre Édouard Philippe et à un moment où la réforme commence à être examinée par le Sénat, les syndicats ont présenté les résultats de la consultation, organisée du 14 au 22 mai.

Conclusion : 95% de « non » et un taux de participation « exceptionnel » d’environ 61%, a annoncé à la presse Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT Cheminots. Ce dernier a appelé le gouvernement à « écouter les cheminots » hostiles à cette réforme qui prévoit l’ouverture à la concurrence, la fin de l’embauche au statut spécial du cheminot et la transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics. « On ne fait pas une réforme contre l’avis des principaux experts en la matière et de ceux qui vont devoir la mettre en œuvre au travers de leur travail », a insisté Laurent Brun, relevant une « très forte participation de l’encadrement » – traditionnellement peu gréviste – à ce vote.

Cette consultation, qui n’a pas de valeur légale, a été qualifiée de « pétition » par la direction du groupe ferroviaire. Elle n’a « aucune légitimité » aux yeux du patron de la SNCF, Guillaume Pepy, « parce que la réforme dont on parle, c’est une réforme qui appartient au Parlement puisqu’il faut changer de loi ».

Le taux de grévistes au plus bas

Votée en première lecture par les députés à l’Assemblée nationale, la réforme est désormais entre les mains des Sénateurs. Ils ont modifié le texte de façon « substantielle » mercredi en commission, en particulier en renforçant les garanties offertes aux salariés en cas de transfert à la concurrence.

Pour le rapporteur Gérard Cornu (Les Républicains), « l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs suscite les inquiétudes légitimes des salariés de SNCF Mobilités (structure chargée de l’exploitation des trains de voyageurs et de marchandises) (…) que l’examen du texte à l’Assemblée nationale n’a pas permis de lever ». La commission a donc prévu de favoriser le volontariat des salariés transférés à de nouveaux opérateurs. Elle a également permis, pendant une période déterminée, aux salariés réembauchés au sein du groupe public ferroviaire d’à nouveau bénéficier du statut.

Le texte arrivera en séance publique à partir de mardi avant un vote solennel le 5 juin. Ces annonces coïncident avec le 21e jour de grève du mouvement, organisé par épisodes de deux jours sur cinq, jusqu’à la fin juin. La mobilisation semble s’éroder. Le pourcentage des grévistes a chuté mercredi à 14,22%, son plus bas niveau en semaine depuis le début du conflit, selon les chiffres de la direction. Et celui des conducteurs en grève (49,2%) est passé pour la première fois sous les 50%.

Le Quotidien/AFP