C’était l’une des promesses de campagne du candidat François Hollande en 2012 : réduire de 50% la dépendance de la France à l’énergie nucléaire, à l’horizon 2025. A un an de la fin de son mandat, le président -par la voix de sa ministre de l’Écologie- laisse entendre que cet engagement s’est envolé.
L’objectif était pourtant acté, inscrit dans la loi sur la transition énergétique. Sauf que pour atteindre l’ambition affichée d’une dépendance énergétique moitié moins élevée, il faudrait donc fermer des centrales. D’après les calculs de la Cour des comptes, cela représente un tiers des 58 réacteurs du parc français. Or, l’électricité du territoire provient aux trois-quarts du nucléaire.
Pour parvenir à cette réduction, il faut aussi accélérer la transition vers les énergies renouvelables. C’était en partie l’objet du plan que devait présenter Ségolène Royal, déjà depuis la fin d’année dernière et qui ne devrait finalement pas être prêt avant l’été 2016. Il n’y sera en outre question que des énergies vertes.
Pour ce qui est du volet nucléaire, la ministre a concédé mercredi que les décisions sont repoussées à 2019. Cela ne semble ainsi plus une question centrale pour l’actuel gouvernement. Charge au prochain, donc, d’y apporter des réponses.
Le réseau Sortir du nucléaire a dénoncé « une décision irresponsable qui témoigne d’un manque de courage politique énorme », jeudi matin au micro de France Info. Prise essentiellement « dans les intérêts d’EDF au détriment de la population ».
Le Quotidien/A.P