Le groupe nucléaire français Areva a concrétisé vendredi une nouvelle phase de son plan de redressement avec l’entrée de deux groupes japonais à hauteur de 10% dans le capital de NewCo, son entité liée au cycle du combustible.
Les entreprises japonaises Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et JNFL (Japan Nuclear Fuel Limited) ont annoncé un investissement de 250 millions d’euros chacun dans le groupe français en difficulté, en contrepartie de 5% du capital de NewCo chacun. Le capital de cette nouvelle entité recentrée sur le cycle du combustible, « reste ouvert à d’autres investisseurs stratégiques qui s’inscriraient dans le même cadre que les accords en cours de finalisation », souligne Areva dans un communiqué distinct. Cette déclaration peut être considérée comme un signal adressé au chinois CNNC avec qui les négociations sont dans l’impasse.
Areva, dont le plan de sauvetage a été approuvé par Bruxelles, doit procéder cette année à des augmentations de capital d’un montant total de 5 milliards d’euros, souscrites à hauteur de 4,5 milliards d’euros par l’État français, son actionnaire majoritaire. L’enveloppe restante sera donc apportée par MHI et son compatriote JNFL, ce dernier étant sur le point de boucler les discussions. « Nous devons encore signer un accord de base mais nous y sommes presque. Nous allons investir 250 millions d’euros pour prendre 5% » de NewCo, a indiqué un porte-parole.
Deux conditions de Bruxelles
« Les négociations se poursuivent avec ces deux investisseurs stratégiques en vue de finaliser la documentation », a souligné le groupe français, détenu à 86,5% par l’État français (directement et indirectement). L’ex-fleuron du nucléaire français tient dans la journée deux assemblées générales des actionnaires en vue d’approuver la double augmentation de capital, l’une de 3 milliards d’euros pour NewCo, et l’autre de 2 milliards d’euros pour Areva SA (holding de tête du futur groupe).
Si l’opération est validée, elle ne pourra pas avoir lieu dès février comme l’espérait Areva, car Bruxelles a assorti son feu vert à cette restructuration à deux conditions : l’autorisation par la Commission européenne du rachat d’Areva NP par EDF et la conclusion positive des analyses des anomalies observées sur la cuve de l’EPR de Flamanville (Manche). Le groupe précise que l’augmentation de capital de NewCo « se fera en deux temps ». L’État souscrira d’abord à une augmentation de capital réservée pour un montant de 2,5 milliards d’euros après la levée des conditions préalables fixées par Bruxelles. Puis, l’investissement nippon de MHI et JNFL interviendra après la cession d’Areva NP à EDF.
Le Quotidien/AFP