L’ancienne secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy Rama Yade a annoncé jeudi soir à TF1 sa candidature à la présidentielle 2017 en France, avec un mouvement appelé « La France qui ose », et sans passer par la primaire des Républicains.
« Je vous remercie de m’inviter pour annoncer ma candidature à la présidence de la République française », a lancé cette ex-membre de l’UMP et du Parti Radical, définitivement exclue de celui-ci en octobre, qui a détenu entre 2007 et 2010 les portefeuilles des Droits de l’Homme puis des Sports.
« C’est un moment important pour moi. Je ne suis pas candidate à la primaire des Républicains, fidèle en cela à l’esprit du général de Gaulle », a ajouté celle qui a aussi été ambassadrice de la France à l’Unesco et conseillère régionale d’Île-de-France
Pense-t-elle pouvoir obtenir les 500 signatures nécessaires pour se présenter sur la ligne de départ dans un an ? « Dès demain, je m’engagerai dans tous les territoires de France pour porter le projet, notre projet. »
L’ex turbulente secrétaire d’Etat, pendant plusieurs mois consécutifs de 2009 considérée par les sondages comme la « personnalité politique préférée des Français », a lié sa candidature à « la crise démocratique profonde » et à la date du 21 avril 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen accédait au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac.
« Depuis, rien n’a changé », d’après elle. « On rejoue toujours la même pièce de théâtre avec les mêmes mauvais acteurs. Il est important, pour moi qui ai rêvé la France avant de la connaître, de retrouver la France que j’aime, celle qui ose », glissant là le nom de sa « coopérative politique », « La France qui ose », composée de « plusieurs mouvements citoyens et politiques ».
Sur son site figurent les noms de l' »Alliance écologiste et indépendante, le Parti libéral démocrate, Démocratie 21, le Rassemblement eco-citoyen, le Cercle de la Diversité ».
Mme Yade a d’ores et déjà revendiqué « 50.000 sympathisants dans tout le pays, 102 comités dans chaque département de France », et « invité les Français à (la) rejoindre ».
Pour elle, « il faut que nous rendions le pouvoir aux Français et à la France », avec, face à « la situation hors-norme », « un projet de radicalité ».
Celle qui est désormais isolée dans le champ politique depuis son exclusion définitive du Parti radical s’est définie comme « sans mandat et sans parti mais libre de lancer un nouveau mouvement ». « Je ne me présente pas pour témoigner ni pour peser ni pour négocier quoi que ce soit », a-t-elle affirmé.
Cité par le Scan, Thierry Solère, député LR chargé d’organiser la primaire à droite a réagi à l’annonce de cette candidature: « Rama Yade est aujourd’hui une personnalité politique indépendante qui n’a pas de mandat. Alors est-ce que je m’inquiète d’une éventuelle division de la droite au premier tour de la présidentielle ? La réponse est non ».
« Bienvenue. Bienvenue, bienvenue. Rama Yade elle a été à l’UMP et puis après elle est partie au Parti Radical, c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup d’ego (…). Mais il y a un moment donné il faut de l’ego, parce que c’est de l’ambition (…), mais il faut aussi croire au collectif » a de son côté assuré l’ancien ministre LR du Budget Eric Woerth sur iTELE.
Le Quotidien / AFP