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Qui sont les kamikazes des attentats de Paris ?


Photo diffusée le 15 novembre 2015 par la police nationale d'un "appel à témoin" concernant Abdelslam Salah, un suspect dans l'enquête sur les attentats de Paris. (Photo : AFP)

L’ombre de trois équipes coordonnées, sept jeunes kamikazes morts dont cinq déjà identifiés: ils ont semé la mort vendredi soir, tuant au moins 129 personnes et en blessant 352 autres dans des attaques à Paris et aux abords du Stade de France. Qui sont-ils ?

Dans les rues de Paris

Brahim Abdeslam, 31 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, s’est fait exploser seul dans un restaurant boulevard Voltaire, blessant grièvement une personne.

Né le 30 juillet 1984, il fait partie d’une fratrie dans le viseur des enquêteurs: un de ses frères, Mohamed, a été placé en garde à vue en Belgique, sans que sa participation à la tuerie soit à ce stade confirmée.

Les services antiterroristes sont sans nouvelle d’un troisième frère, Salah, qui pourrait être lui aussi un des kamikazes.

La justice belge a émis un mandat d’arrêt international tandis que la police française a lancé un appel à témoin, photo à l’appui, à l’encontre de cet «individu dangereux», qui a loué une Polo noire immatriculée en Belgique et retrouvée garée devant le Bataclan, où 89 personnes ont péri.

Brahim a de son côté loué une Seat noire, également immatriculée en Belgique et retrouvée à Montreuil, près de Paris. A son bord: trois fusils d’assaut kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins.

Au Bataclan

Trois hommes porteurs d’armes de guerre surgissent d’une Polo noire et font un carnage dans cette salle de spectacle parisienne en plein concert du groupe de rock Eagles of Death Metal. Ils sont morts au moment de l’assaut policier après l’explosion de leur ceinture piégée.

Identifié par l’empreinte de son doigt sectionné, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, est l’un d’eux: un petit délinquant français, né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes (Essonne) en banlieue parisienne, condamné huit fois entre 2004 et 2010 mais jamais incarcéré.

Fiché pour radicalisation depuis 2010, il n’a pour autant «jamais été impliqué» dans un dossier judiciaire terroriste. Mais selon un responsable turc, la police turque avait «informé la police française deux fois, en décembre 2014 et juin 2015» au sujet de cet homme, sans toutefois jamais avoir «de retour de la France sur cette question».

Issu d’une fratrie de six enfants, le jihadiste, père d’une petite fille, n’entretenait plus aucune relation avec ses proches. Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres (Eure-et-Loir), mais le président du lieu de culte, Abdallah Benali, a assuré qu’il ne le «connaissait pas».

Un autre kamikaze mort au Bataclan est Samy Amimour, 28 ans, né à Paris et originaire de Drancy (Seine-Saint-Denis). Dans les radars des services français, il avait été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste «après un projet de départ avorté vers le Yémen».

Après avoir «violé son contrôle judiciaire à l’automne 2013», «un mandat d’arrêt international était délivré contre lui».

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C’est à cette date que Samy Amimour, décrit par sa famille comme un jeune gentil et timide dans son enfance, est parti en Syrie où il se trouvait encore à l’été 2014. Sa famille a expliqué que ses espoirs de le voir rentrer s’étaient récemment encore amenuisés, Samy s’étant marié sur place.

Selon le récit de témoins de la scène d’horreur, les trois kamikazes «étaient habillés normalement, jean, baskets». «L’un avait l’air d’un jeune type, une petite barbe de trois jours. L’autre était rasé de près, portait des petites lunettes et une sorte de béret jaune», selon un témoin, Loïc Wiels.

Les assaillants parlaient tantôt en arabe, tantôt en français, a remarqué un autre témoin.

Des policiers de leur côté ont repéré, dans ce trio, un duo singulier: un grand type d’une vingtaine d’années, droit, impassible et froid, habillé d’un sweat à capuche foncé, et un autre plus âgé, plus corpulent, et beaucoup plus nerveux.

Stade de France

Deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du stade ont été identifiés: Bilal Hadfi, 20 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, et un deuxième près duquel a été retrouvé un passeport syrien au nom d’Ahmad Al Mohammad, 25 ans, né à Idlib en Syrie. Ce dernier assaillant avait été contrôlé en Grèce en octobre, selon ses empreintes.

Ahmad Al Mohammad, dont l’authenticité du passeport «reste à vérifier» selon la justice, est inconnu des services de l’antiterrorisme français.

AFP/M.R.