Limogé mi-octobre, l’entraîneur français Serge Wolf a retrouvé le banc du Swift Hesperange en début d’année après l’éviction de Carlo Tutucci, son éphémère remplaçant. Retour sur un drôle d’épisode.
Le cas est rare et mérite donc qu’on s’y attarde. Ce cas, c’est le retour aux affaires, en ce début d’année 2016, de Serge Wolf sur le banc du Swift. Le 18 octobre dernier, après un point pris – ou deux perdus – sur la pelouse de Kayl/Tétange (1-1, 9 e j.), le club hesperangeois décide, à la demande d’une partie du vestiaire, de se séparer du technicien français et de son adjoint, Serge Missler. Dans la foulée, Carlo Tutucci, son remplaçant, débarque au stade Alphonse-Theis et déclare ceci dans nos colonnes : « Quand tu débarques dans un groupe, il faut s’attendre à tout. Tu ne sais jamais comment tu vas être accueilli. Mais j’ai eu de la chance, j’ai eu un super accueil… »
La chance ne va pas durer longtemps puisque après cinq matches de championnat (3 défaites, 2 nuls) et une élimination en Coupe contre le RFCU (2-3 ap), une partie de son vestiaire réclame sa tête à un comité qui répond favorablement à cette requête le 1 er décembre. Soit, 43 jours seulement après son arrivée.
Dès lors, le Swift se met à la recherche d’un remplaçant. Très vite, les candidatures s’empilent sur le bureau du président Laroche qui multiplie les entrevues. En vain. Personne ne correspond à l’en croire aux critères fixés par le club. Au point mort, la situation prend un virage décisif lors d’une réunion entre le comité et les joueurs. L’un deux, Abdellak Maddi, prend la parole et suggère le retour de… Serge Wolf. Une proposition qui, selon un témoin, a surpris les dirigeants. L’idée est de «redonner une chance» à celui qui effectuait sa 6 e saison – la 4 e en tant qu’entraîneur – dans un club qu’il quitta en novembre le cœur lourd mais sans aigreur. Pour preuve, le technicien français est toujours resté plus ou moins en contact avec les dirigeants du Swift.
«S’asseoir sur sa fierté et faire son mea-culpa»
« Avec un homme qui a passé cinq saisons au club, les rapports dépassent le simple rapport de président et entraîneur », confie Fernand Laroche, le président d’un Swift qui voit finalement d’un bon œil le retour de Serge Wolf. Ce petit break a de toute évidence donné envie aux deux parties de se retrouver.
Pendant les quelques semaines qu’il passa loin des terrains, Serge Wolf en profita pour aller « voir quelques matches de BGL Ligue » et « rester à l’écoute de toutes les possibilités » dont il ne réduisait pas le champ : « Quelque part, je n’avais qu’une envie, c’était de revenir au Swift, mon premier club au Luxembourg, avec qui j’ai gardé des relations très fortes. Mais franchement, je pensais que c’était impossible… »
L’impossible s’est donc finalement produit, mais l’histoire ne dit pas qui a fait le premier pas. S’il reconnaît qu’« il faut parfois s’asseoir sur sa fierté et faire son mea-culpa », le Sarregueminois nie être à l’origine de ses retrouvailles. Étrange. De son côté, le président Laroche en refuse également la paternité et évoque un coup de téléphone du Français en guise de candidature. Peu importe finalement, l’essentiel est ailleurs.
Reste à savoir quelle incidence aura le retour du Français sur une partie d’un vestiaire favorable à son départ en novembre. « Avec Serge, et contrairement à l’autre entraîneur (NDLR : Tutucci) , on peut vraiment communiquer », estime Antonio Casafina pour qui la question de l’identité de l’entraîneur serait presque secondaire au vu de la première partie de saison de l’équipe. « Si tout le monde allait dans le même sens, on n’en serait pas là! Franchement, même sans entraîneur, avec les joueurs qu’on a, on doit se maintenir sans problème… » Serge Wolf n’a donc plus qu’à leur montrer le direction à suivre…
Charles Michel