Le parquet de Paris a demandé un procès aux assises spéciales pour le frère de Mohamed Merah, Abdelkader, pour complicité d’assassinats lors des tueries perpétrées en mars 2012 à Toulouse et Montauban, a annoncé vendredi dans un communiqué le procureur de la République.
Le parquet demande aussi le renvoi aux assises spéciales d’un complice présumé, Fettah Malki, soupçonné d’avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles au tueur.
En revanche, le parquet requiert un non-lieu pour un troisième homme, Mohamed Mounir Meskine, «faute d’avoir pu établir avec certitude son implication». Il était soupçonné d’avoir participé, avec les frères Merah, au vol du scooter utilisé lors des tueries, ce qu’il niait.
Il appartient désormais aux juges d’instruction de décider d’un renvoi ou non devant la cour d’assises spécialement composée de magistrats professionnels.
Onze jours avant d’être tué par la police, Mohamed Merah avait tué à Toulouse le 11 mars le militaire Imad Ibn-Ziaten, 30 ans, puis, le 15, deux parachutistes de Montauban, Abel Chennouf, 25 ans, et Mohamed Legouad, 23 ans. Le 19, il assassinait dans une école juive de Toulouse, Jonathan Sandler, 30 ans, ses fils, Arié et Gabriel, 5 et 3 ans, ainsi que Myriam Monsonego, 8 ans.
Ces crimes jihadistes, en pleine campagne électorale, avaient plongé dans la stupeur un pays où la menace terroriste a depuis explosé avec les attaques de janvier et de novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Concernant Abdelkader Merah, le parquet estime qu’il a rencontré «son frère à des moments clés» et lui a fourni «un soutien logistique» en l’aidant à voler le scooter utilisé pour «faciliter sa fuite».
Salafiste radical assumé, Abdelkader Merah a longtemps davantage attiré l’attention des services que son cadet. Il n’a pas nié avoir été présent lors du vol du scooter, mais a assuré que son frère avait agi à son insu.
AFP