Fâchée, Marine Le Pen. La présidente du Front national (FN), qui a créé récemment un groupe politique au Parlement européen, s’est plainte mardi de ne pouvoir siéger au premier rang de l’hémicycle, comme les autres présidents de groupe.
« Vous avez refusé sans raison valable ce droit au groupe Europe des nations et libertés », a-t-elle déploré lors d’une intervention en session plénière à Strasbourg, fustigeant une « minable bassesse ». « Tous les présidents de tous les groupes dans ce Parlement sont situés au premier rang de l’hémicycle », a-t-elle pointé, accusant la présidence du Parlement de faire preuve de « mépris de la volonté des peuples qui nous ont élus ». Avant d’ironiser : « ce n’est pas très grave, on dit que lorsqu’un avion se crashe, mieux vaut ne pas être dans les premiers rangs ».
Le porte-parole du président du Parlement européen Martin Schulz a souligné que le groupe de Marine Le Pen avait été créé en cours de législature et que cela ne permettait pas de changer le placement actuel, à moins qu’un eurodéputé ne souhaite céder sa place. Ce placement des présidents de groupes au premier rang – à proximité immédiate des principaux orateurs, comme le président de la Commission ou les chefs de gouvernement invités à s’exprimer dans l’hémicycle, par exemple – relève d’un usage et non d’une règle, a ajouté une porte-parole du Parlement.
Europe des Nations et des Libertés, qui compte 37 membres, est le huitième et plus petit des groupes constitués au sein du Parlement européen élu en mai 2014. Il a été créé il y a quelques semaines, après que l’eurodéputé française a réussi à réunir des membres de sept nationalités, condition pour avoir un groupe au Parlement, en plus du minimum de 25 membres requis. Il est co-présidé par Marine Le Pen et Marcel de Graaff, du PVV néerlandais, un des alliés « historiques » de la dirigeante du FN en Europe, avec le Parti de la liberté autrichien (FPÖ), la Ligue du Nord italienne et le Vlaams Belang flamand (Belgique).
Avoir un groupe politique permet de siéger à la conférence des présidents de Parlement. Il donne droit aussi à une aide financière, pour financer notamment un secrétariat.
Le Quotidien/AFP