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Prison avec sursis et amendes pour les frais de taxi d’Agnès Saal


Agnès Saal à son arrivée au palais de justice le 11 avril 2016 à Créteil. (Photo : AFP)

L’ancienne patronne de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et du centre Pompidou a été condamnée cette semaine à trois mois de prison avec sursis et deux amendes, dont l’une peut se transformer en emprisonnement si elle n’est pas payée, pour ses frais de taxis indus.

«Il faut tourner la page», «tout reconstruire», «tout réinventer, j’en ai la volonté, j’en ai la force», a-t-elle déclaré vendredi au palais de justice de Paris. «L’espérance aussi est violente, je veux y croire». Poursuivie pour «détournement de fonds publics par personne chargée d’une mission de service public», un délit passible de dix ans de prison, elle a à chaque fois opté pour une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, procédure dite de «plaider coupable».

Lundi, elle a été condamnée à Créteil à 150 jours amende à 30 euros, soit 4 500 euros. En cas de non paiement, les jours amende deviennent des jours de détention et le condamné effectue tout ou partie de sa peine en prison. S’y ajoutent 5 500 euros à l’association de lutte contre la corruption Anticor, partie civile, au titre des dommages et intérêts et des frais de justice.

Entre mai 2014 et avril 2015, alors qu’elle était à la tête de l’INA, la haut fonctionnaire a dépensé 23 788,46 euros de frais de taxis, soit 685 courses, dont plus de la moitié a bénéficié à son fils, ses deux filles et sa tante «Lucette». Puis vendredi, elle a été condamnée à Paris à trois mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende pour ses notes de taxis entre janvier 2013 et avril 2014 lorsqu’elle était directrice générale du Centre Georges-Pompidou. Soit un montant de 23 851,10 euros. Le remboursement de ces frais a déjà été effectué ou est en cours, selon l’un de ses avocats, Me Eric Morain.

Début janvier, le président François Hollande l’avait exclue par décret pour deux ans de la fonction publique, dont six mois ferme, pressé par la tempête médiatique qu’avait déclenchée l’affaire, qui succédait à plusieurs autres cas de dépenses de responsables publics. «L’affaire» Agnès Saal avait éclaté en avril dernier, quand un «corbeau» avait dénoncé au conseil d’administration de l’INA les dépenses de la dirigeante. Moins de 48 heures plus tard, Agnès Saal démissionnait, à la demande de la ministre de la Culture d’alors, Fleur Pellerin.

Le Quotidien/AFP

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