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Primes en liquide au ministère de l’Intérieur : un an ferme pour Claude Guéant


L'ancien haut fonctionnaire n'en a pas fini avec la justice. Il est mis en examen dans l'affaire des sondages douteux de l'Élysée, ainsi que dans le dossier des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. (photo AFP)

Une peine non seulement confirmée, mais durcie : l’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, a été condamné lundi en appel à deux ans d’emprisonnement dont un ferme dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur.

En première instance, il avait déjà été condamné, pour avoir puisé dans une enveloppe destinée aux frais d’enquête et de surveillance (FES) des policiers, à une peine de deux ans d’emprisonnement, mais intégralement assortie du sursis.

Entre 2002 et 2004, alors qu’il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, l’énarque s’est versé chaque mois 5 000 euros, s’ajoutant à un salaire de 8 000 euros et à des indemnités de 2 200 euros, selon l’accusation. Cette condamnation en appel n’est toutefois pas synonyme de détention : les peines inférieures à deux ans de prison sont en effet aménageables. La cour d’appel de Paris a, par ailleurs, confirmé l’amende de 7 000 euros d’amende et l’interdiction pour Claude Guéant d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans, déjà prononcées par le tribunal correctionnel dans cette affaire de détournement de fonds publics.

En prononçant de la prison ferme contre l’ancien grand commis de l’État, au nom désormais entaché par les affaires, la cour d’appel est allée au-delà des réquisitions de l’avocat général. Ce dernier avait à l’audience du 12 décembre réclamé 30 mois de prison avec sursis, en reprochant à Claude Guéant d’avoir « abusé de sa connaissance » des rouages internes de la police. Avant de devenir le bras droit – certains commentateurs l’ont même qualifié de « doublure » – de Nicolas Sarkozy place Beauvau, puis à l’Élysée, l’énarque avait en effet été le patron des policiers.

Une longue histoire avec la justice

L’avocat général avait fustigé un système aussi « navrant » que « scandaleux », destiné à entretenir le « confort de quelques hauts fonctionnaires » au détriment de policiers de terrain qui se plaignent régulièrement du manque de moyens, et du faible niveau de leurs salaires. Claude Guéant, 72 ans, s’était défendu en parlant d’une « pratique qui faisait partie des usages du ministère », et dont il n’estimait toujours pas, au moment de l’audience, qu’elle ait été « irrégulière ».

L’ancien haut fonctionnaire n’en a pas fini avec la justice. Celui qui a aussi été secrétaire général de la présidence de la République et ministre de l’Intérieur, est mis en examen dans l’affaire des sondages douteux de l’Élysée, ainsi que dans le dossier des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Placé en garde à vue dans l’enquête sur l’arbitrage Tapie, il n’a toutefois pas été mis en examen.

Le Quotidien/AFP