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Prêtres pédophiles : Mgr Barbarin demande pardon aux victimes


"Chacun est amené à faire son examen de conscience face à cette tourmente et je remercie ceux qui m'aident à faire le mien", a déclaré le cardinal (à g.) (Photo AFP)

Le cardinal français Philippe Barbarin, soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des agissements de prêtres pédophiles, a demandé « pardon » à leurs victimes.

Sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines, Mgr Barbarin a fait cet acte de contrition lors d’une messe mercredi soir à Lyon, la ville dont il est l’archevêque. Citant le pape François, le prélat s’est déclaré « dans l’obligation d’assumer tout le mal commis par quelques prêtres et de demander personnellement pardon pour les dommages qu’ils ont causés en abusant sexuellement des enfants ». « Quand bien même je n’étais pas évêque au moment de ces faits abominables », a-t-il ajouté, selon ses propos publiés jeudi sur le site internet de son diocèse. « Chacun est amené à faire son examen de conscience face à cette tourmente et je remercie ceux qui m’aident à faire le mien. J’ai reçu et je vais encore rencontrer prochainement des familles », a poursuivi le cardinal.

Mgr Barbarin est éclaboussé depuis plusieurs semaines par un scandale d’agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991 par un prêtre de la région lyonnaise, le père Bernard Preynat. Ce dernier, en activité jusqu’en août 2015, a été inculpé le 27 janvier après avoir reconnu les faits. Ses victimes ont porté plainte pour « non dénonciation » contre plusieurs responsables du diocèse de Lyon, dont l’archevêque, qui a reconnu avoir été informé en 2007 de ces agissements.

« Positif mais… »

Dans la foulée de la médiatisation de cette affaire, un homme victime d’un autre prêtre au début des années 90 a porté plainte à son tour contre le cardinal, lui reprochant de ne pas avoir agi quand il l’a informé de son cas en 2009.

« C’est toujours positif de demander pardon mais le problème reste entier sur le fait d’avoir laissé ces prêtres en poste auprès des enfants », a réagi Bertrand Virieux, un des porte-parole de l’association La Parole Libérée qui réunit des victimes du père Preynat. « La tolérance zéro passe par la justice et le pardon viendra probablement après pour les victimes qui sont dans cette démarche de justice et de vérité. »