Chrétiens, musulmans ou juifs, les représentants des cultes ont rapidement réagi mardi après le meurtre d’un prêtre, égorgé dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), affichant leur solidarité dans le deuil avec leurs « frères » catholiques et appelant à « l’unité ».
– Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech, qui a appelé son homologue de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, a exprimé « sa totale solidarité avec l’ensemble des chrétiens de France ».
L’Union des organisations islamiques de France (UOIF), issue des Frères musulmans, a dit « soutenir nos frères et soeurs chrétiens durement éprouvés ». « S’attaquer à une église, c’est s’attaquer à tous les lieux de culte car ce sont des lieux sacrés, de fraternité et de paix. Assassiner un prêtre c’est s’en prendre à la France entière », a estimé le mouvement frériste.
– Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, et le président du Consistoire central, Joël Mergui, ont observé que « c’est aujourd’hui l’Eglise catholique qui est visée, mais aussi la France toute entière qui est touchée et porte le deuil ».
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a considéré que « cet attentat marque une nouvelle étape dans la progression du terrorisme en France » et exprimé « son indignation que des bâtiments religieux soient visés ». « Ce crime est un crime contre Dieu et contre l’humanité », a souligné l’Union libérale israélite de France (Ulif-Copernic).
– « Tous les Français, et notamment les chrétiens de toute Eglise, se sentent particulièrement concernés », écrit l’Eglise protestante unie de France (EPUdF), la communion des luthériens et réformés, qui a décidé de transformer un « flashmob » national de jeunes prévu de longue date à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) mardi soir en « protestation contre le malheur, la peur, et toute forme de violence, en solidarité avec les frères et soeurs catholiques ». Le Cnef (évangéliques), « horrifié », a adressé à l’Eglise catholique « toute sa sympathie ».
– « Plus que jamais nous n’aurons pas d’autres solutions que celle qui est entre nos mains: construire ou reconstruire une société qui rende impossible que certains de ses membres commettent l’indicible. (…) Notre réponse sera toujours l’unité et la cohésion », a fait valoir l’association Coexister, qui rassemble de jeunes chrétiens, musulmans, juifs et agnostiques.
Mais pour la Grande Loge de France, « l’émoi, l’indignation, le soutien aux victimes et à leurs familles (…) ne suffisent plus. Des mesures significatives et immédiates s’imposent afin d’envoyer un signe fort et responsable aux assassins indignes du genre humain, faute de quoi nous laisserions aller notre pays vers une guerre civile », prévient cette obédience maçonnique spiritualiste.
Le Quotidien / AFP