Le premier prototype du futur moyen-courrier russe Irkout MC-21, destiné à concurrencer les puissants avionneurs Airbus et Boeing, a effectué dimanche son premier vol d’essai dans le ciel d’Irkoutsk, en Sibérie.
Le vol de cet avion de ligne, qui doit symboliser la renaissance de l’industrie aéronautique russe a duré 30 minutes, durant lesquelles l’appareil est monté à 1.000 mètres d’altitude pour s’y maintenir à 300 km/h selon l’entreprise publique Irkout, qui construit le MC-21.
« Nous volons », s’est félicité sur Twitter le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, présent sur place et postant plusieurs photographies de l’appareil en vol et de l’équipage porté en triomphe par des techniciens, après leur atterrissage.
« Le président Vladimir Poutine a appelé le président d’Irkout, Oleg Demtchenko, et l’a félicité ainsi que le personnel de l’entreprise et tous les travailleurs du secteur pour cet évènement mémorable », a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences russes.
Dans un communiqué, Oleg Demtchenko a pour sa part estimé qu' »aujourd’hui est un jour historique pour notre personnel et pour la grande équipe qui a travaillé à créer le MC-21″.
Ce vol inaugural a été effectué par deux des pilotes les plus décorés de Russie, Oleg Kononenko et Roman Taskaïev. « Le vol s’est déroulé normalement. Aucune observation qui pourrait faire obstacle à la suite du programme n’a été découverte », a déclaré après l’atterrissage Oleg Kononeko, cité par Irkout.
La Russie avait présenté en juin 2016 l’Irkout MC-21, appareil moyen-courrier transportant selon les versions entre 132 et 211 passagers et pouvant voler jusqu’à 6.000 kilomètres. Il doit concurrencer les « best-seller » des avionneurs européen Airbus et américain Boeing, l’A320 et le 737, qui dominent leur créneau.
Irkout affirme avoir enregistré 175 commandes de compagnies russes et d’une compagnie kirghize, parmi lesquelles la numéro un russe Aeroflot, pour cet appareil dont la mise en service doit intervenir en 2019.
Le constructeur public russe vante un appareil présentant un « nouveau niveau de confort » pour les passagers, grâce à un fuselage plus large et de plus grands hublots, ainsi qu’un coût opérationnel « de 12 à 15% moins cher que ses équivalents ».
Un premier avion de ligne russe, le Soukhoï Superjet 100, a été mis en service en 2011 mais cet appareil régional a connu des problèmes techniques à répétition et même un crash lors d’un vol de présentation en Indonésie.
En janvier, Soukhoï Aviation Civile (SCA) a ainsi indiqué qu’un SSJ-100 sur cinq était cloué au sol en raison d’un défaut technique.
Le Quotidien / AFP