Le Danemark a annoncé mercredi qu’il allait payer une source anonyme afin de se procurer des données des « Panama Papers » sur des centaines de contribuables susceptibles d’avoir fraudé le fisc du pays.
Quelque 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, appelés « Panama Papers », avaient permis en avril dernier de mettre au jour une vaste fraude fiscale à l’échelle mondiale ébranlant ainsi de nombreuses personnalités impliquées.
« Nous devons utiliser les mesures nécessaires pour attraper les coupables d’évasion fiscale cachant des fortunes par exemple au Panama en vue d’éviter l’impôt au Danemark », a affirmé dans un communiqué le ministre de la Fiscalité, Karsten Lauritzen. « Nous ne pouvons pas être sûrs du résultat final, mais tout laisse penser que ce sont des renseignements utiles que l’administration fiscale danoise va maintenant traquer. »
Une pratique contestée
L’État doit payer à sa source « quelques millions » de couronnes, soit quelques centaines de milliers d’euros, pour environ 320 dossiers impliquant de 500 à 600 contribuables. Le fisc a déjà examiné un « échantillon » offert par cette source, et en a conclu « que les renseignements sont suffisamment pertinents et valables pour lancer des contrôles fiscaux sur un certain nombre des personnes physiques et morales y apparaissant ».
L’idée d’acheter ces données a été critiquée par un avocat et maître de conférence de l’université d’Aarhus, selon lequel rien ne garantit leur exactitude et pointant en outre le fait que le vendeur ne les a « probablement pas obtenues légalement », ce qui implique que le gouvernement « contribue d’une manière ou d’une autre à des faits délictueux ».