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Porto Seguro : un emploi du temps qui dérange


C’est sur ce chemin que Henri Z. a été retrouvé assassiné le 25 octobre 2011 au soir. (Photo Google Streetview)

Dans le procès de l’assassinat de Porto Seguro, la chambre criminelle a émis, mercredi, des doutes quant à certains horaires indiqués par l’épouse de la victime.

Le procès de l’assassinat du Luxembourgeois Henri Z. (71 ans) perpétré le 25 octobre 2011  à Porto Seguro (Brésil) a entamé, ce mercredi, sa septième journée. Après avoir décrypté la veille les écoutes, l’enquêteur a exposé les déclarations contradictoires que les deux prévenues, Brigitte D. et Tania M., ont faites au cours de leurs différentes dépositions.

Alors que devant le notaire, Brigitte D. avait insisté pour que Henri Z. fasse un testament, devant la police brésilienne, elle n’a pas pu dire si son mari laissait un héritage à son décès. Tania M., quant à elle, s’est notamment contredite par rapport aux 25  000 euros qui ont été débités de la carte de crédit de Henri Z. pendant leur séjour au Brésil. Lors de son premier interrogatoire, elle a ainsi déclaré que c’est Brigitte D. qui a retiré l’argent avec la carte de crédit de son mari. Plus tard, elle affirme toutefois que c’était son fils, Diego M.

Henri Z. a payé l’intégralité du voyage de noces au Brésil, sauf le billet de retour de Tania M., la meilleure amie de son épouse. « Peut-être que Henri Z. n’était pas content qu’autant d’argent ait été débité de sa carte et donc il ne voulait plus payer le ticket de Tania M. », était l’hypothèse de l’enquêteur, hier.

L’appareil photo et les portables ont disparu

Il note, par ailleurs, que beaucoup de choses qui auraient pu aider l’enquête ont disparu. Ainsi, la police judiciaire n’a pu mettre la main ni sur les billets d’avion du retour ni sur l’appareil photo de la victime. Ce dernier aurait, par exemple, pu aider à retracer les derniers déplacements de la victime.

Les données des portables des deux prévenues n’ont pas non plus pu être exploitées. Brigitte D. a expliqué aux enquêteurs avoir jeté son portable acheté à la fin de l’été 2011 en France –  soi-disant parce qu’il ne fonctionnait pas au Grand-Duché. Quant au portable luxembourgeois emmené au Brésil, il aurait été perdu.

Lors de la séance de mercredi, les juges se sont intéressés plus précisément à l’emploi du temps de l’épouse de Henri Z., Brigitte D., le soir de l’assassinat. Le président de la chambre criminelle, Prosper Klein, constate que dans ses déclarations Brigitte D. s’est attachée à dire qu’elle était arrivée à 21h30 avec Diego M. à l’hôtel. Juste avant, ils auraient déposé Henri Z. au restaurant, qui avait insisté pour faire les 5  km à pied pour rentrer à l’hôtel. Or selon le dossier, c’est aussi entre 21  h  30 et 22  h que le vigile a découvert le cadavre de Henri Z.

Pour le président de la chambre criminelle, si Brigitte D. s’est directement rendue avec Diego M. à l’hôtel après avoir déposé Henri Z., l’horaire de 21  h  30 ne colle pas avec celui de la mort de Henri Z.  : « En six ou sept minutes, ils ne peuvent pas se rendre à l’hôtel et Henri Z. avoir fait, pendant ce même temps, deux kilomètres. » Pour rappel, Henri Z. avait été exécuté par cinq coups de feu à 2  km de l’endroit où il avait été déposé.

Le procès se poursuit ce jeudi après-midi avec d’autres témoins.

Fabienne Armborst

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