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Polémique autour de publicités sur les trottoirs français


Les marquages pour des entreprises privées sont réalisés uniquement avec de l'eau non potable, projetée à haute pression avec un Karcher à travers un pochoir. Et le marquage s'estompe naturellement en 15 jours. (illustration AFP)

Une startup qui propose des publicités biodégradables sur les trottoirs français regrette la polémique, après le refus de certaines villes comme Bordeaux de l’autoriser, et vante l’aspect écologique de son procédé en comparaison des panneaux publicitaires.

« Il y a un malentendu sur la démarche et notre technique. Je comprends que sur le papier ça puisse faire peur. Mais déjà, on ne parle pas que de publicité : par exemple on travaille en ce moment sur de la signalétique pour Keolis (l’opérateur de transports en commun, NDLR) afin d’aider les usagers à se repérer quand les réseaux sont perturbés », explique vendredi le cofondateur de Biodegr’AD, Guillaume Pâris de Bollardière.

La jeune entreprise basée à Lyon s’explique : les marquages pour des entreprises privées sont réalisés uniquement avec de l’eau non potable, projetée à haute pression avec un Karcher à travers un pochoir. Et le marquage s’estompe naturellement en 15 jours. Pour les collectivités, les marquages sont réalisés avec une craie biodégradable et sont donc moins « énergivores et agressifs » que les supports publicitaires classiques, estime-t-elle. « Si nous avons eu l’aval du gouvernement, ce n’est pas pour rien. Alors maintenant on temporise et on demande aux collectivités au moins de dialoguer avec nous », ajoute l’entrepreneur.

Le gouvernement a publié un décret autorisant à titre d’expérimentation (18 mois) ces marquages à Lyon, Nantes et Bordeaux. Jusque-là, ils étaient interdits par les codes de la route et de l’environnement et nécessitaient des autorisations au cas par cas. Mais, à Bordeaux, la mairie a pris un arrêté les interdisant dans toute sa zone classée par l’Unesco. Même refus à Nantes, même si, selon la startup, le contact n’est pas rompu. A Lyon, la métropole a choisi de lancer une concertation avant de se prononcer sur le sujet.

Biodegr’AD a commencé officiellement ses activités de régie publicitaire début 2015. Elle n’a pas de salarié outre ses deux associés et réalise un modeste chiffre d’affaires situé entre 150 000 et 300 000 euros par an. Ses marquages n’ont pas de vocation commerciale, elle a travaillé par exemple pour l’Unicef ou des collectivités locales.

Le Quotidien/AFP