Pôle emploi va mettre en place un nouveau dispositif de contrôle de recherche d’emploi des chômeurs, censé les empêcher de « s’enkyster dans le chômage de longue durée » selon le gouvernement français, qui se défend de tout « flicage ».
Alors que Pôle emploi est confronté à un afflux inédit de demandeurs d’emploi (5,6 millions fin mars outre-mer et petite activité comprises), le dispositif « n’a pas vocation à modifier les chiffres du chômage », a assuré le ministre du Travail François Rebsamen. « Ce n’est pas un flicage de la société », s’est-t-il défendu. L’objectif est d’empêcher les demandeurs d’emploi de « s’enkyster dans le chômage de longue durée ».
Approuvé mercredi en Conseil d’administration (CA), le projet de Pôle emploi, qui dissocie le contrôle et l’accompagnement du chômeur aujourd’hui confiés au même conseiller, doit désormais être présenté en Comité central d’entreprise (CCE), qui n’a qu’un rôle consultatif. « Il y a un aspect contrôle et potentiellement sanction, mais il y a aussi un aspect repérage des demandeurs d’emploi en difficulté et redynamisation de la recherche d’emploi qui est positif », avait déclaré le directeur général de l’opérateur, avant le CA.
La direction compte mobiliser 200 postes en équivalent temps plein pour le contrôle, déjà expérimenté dans trois régions, un nombre à mettre en perspective avec les quelque 22 000 conseillers chargés de l’accompagnement. Leur déploiement doit s’étaler entre août et octobre. Le dispositif « n’est et ne sera assorti d’aucun objectif en termes de nombre de contrôles et/ou nombre de radiations » et « tous les demandeurs d’emploi sont susceptibles d’être contrôlés », de manière « ciblée », « aléatoire » ou après un signalement, selon un document transmis aux syndicats la semaine dernière.
En septembre, François Rebsamen avait hérissé les syndicats et une partie de la gauche en demandant à Pôle emploi de renforcer les contrôles. De son côté, l’association de chômeurs AC! dénonçait dès mardi une « répression à l’encontre de victimes du système », regrettant que « le gouvernement Hollande ait choisi de lutter contre les actifs privés d’emploi et non contre le chômage ».
Malgré les polémiques – nombreux sont ceux qui y voient « une chasse aux chômeurs » -, le nouveau dispositif a fait consensus au sein du Conseil d’administration de Pôle emploi. Il a été approuvé par tous, à l’exception des représentants CGT et de FO qui se sont abstenus.
Le Quotidien/AFP