Des pneus qui éclatent se transforment en explosion de camion, des pétards à un mariage deviennent des tirs sur Twitter, une fête provoque un déploiement policier: signe d’une certaine psychose, les fausses alertes se sont multipliées après les attentats parisiens.
«Ne diffusez et ne relayez pas de fausses informations ou de fausses rumeurs», a imploré samedi sur Twitter la préfecture de police de Paris.
Les réseaux sociaux, mais pas seulement, ont servi de caisse de résonance à des alertes infondées.
Dès samedi matin, des rumeurs font ainsi état de «tirs» et d’«explosions» à Bagnolet, en banlieue parisienne. La police doit vérifier et découvre… qu’il s’agit de pétards à un mariage. «On leur a dit d’arrêter», explique la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Un peu plus tard, la préfecture de police prend un arrêté interdisant la vente et le transport des engins d’artifice en Ile-de-France, dans le «contexte des attentats». La porte de Bagnolet fera l’objet d’une nouvelle fausse alerte dans la soirée.
Toute la journée, les vérifications s’enchaînent. De la plus anodine – des colis suspects dans le métro – aux plus inquiétantes: une voiture avec quatre «barbus» à son bord, armés selon certains, est signalée pour avoir forcé un barrage ou un péage en banlieue ouest, en direction de Paris. Des tweets évoquent alors une explosion, ou une voiture prise en chasse.
Finalement, les sources interrogées confirment qu’il n’en est rien.
Un peu plus tard, les forces de l’ordre interviennent à Saint-Mandé, en banlieue est. Un témoin dit avoir vu un homme avec une kalachnikov. Mais une demi-heure après, les recherchent sont abandonnées. «Fausse alerte», assure une source policière.
Même chose pour cette «explosion» entendue par des témoins sur l’autoroute A1 près de l’aéroport parisien de Roissy. Un camion aurait explosé sur un pont, dit l’un d’eux. En fait, ses pneus ont explosé: un «accident banal», confirment plusieurs sources.
Quant au déploiement policier constaté par des riverains d’un hôtel proche de la Tour Eiffel dans la soirée, il ne s’agissait, selon la police, que d’une chambre «un peu festive».
AFP/M.R.